Pourquoi avons nous choisi de prendre un réchaud à bois…

Réchaud

En voyage, il est parfois vital, utile ou simplement agréable de disposer d’un petit réchaud pour cuisiner un repas ou chauffer de l’eau.
Cela fonctionne comme un feu de bois, en optimisant par rapport à un feu « sauvage » la ventilation et la canalisation de la chaleur.
Il existe différents types de réchauds de voyage, chacun adapté à un ou plusieurs types de combustible, qu’il soit liquide (alcool, essence, huile, pétrole, gaz liquéfié, etc.) ou solide (bois, charbon, tourbe, alcool solidifié, etc.).
Suite à l’expérience de Jérémie en Afrique et suite à notre 1er test de ce genre de réchaud l’été 2013 lors d’un tour de 3 semaines à vélo, nous optons pour un réchaud à bois et non à alcool car :
Les réchauds à Gaz, à alcool solidifié (pastilles) et à essence sont trop lourds (matériel+combustible), chers en combustible, non écologiques, et fonctionnent mal à faible température…

Réchaud Kuenzi

Le combustible qui nous intéresse ici est alors le bois et il est disponible presque partout. Cela évite de devoir transporter son combustible.
Il existe une grande variété de réchauds à bois adaptés au voyage. Pour chacun d’eux, il convient d’évaluer : La performance de la combustion + La facilité d’utilisation + La transportabilité (poids et compacité) + La robustesse + Le prix d’achat ou le coût de fabrication + La sécurité (stabilité, risque d’incendie ou de brûlure).

Le dossier sur les réchauds à bois de « Carnet d’Aventure N22 » est excellent et propose un comparatif pertinent.
http://www.expemag.com/rechauds/rechaud-a-bois-kuenzi-magic-flamme.html
Complété avec des recherches sur Internet, nous avons conclu que pour un voyage à vélo le « Kuenzi- Magic flamme Next Gen » est idéal, malgré son poids (523g). Compact, solide, puissant, avec un foyer important pour ne pas avoir à surveiller tout le temps le feu, et pouvoir laisser mijoter.
Pour un voyage à pied, nous aurions probablement choisi le fireProfi 128. Même rendement et puissance, plus léger (200g) mais moins stable, moins solide sur la durée, et moins pratique au montage.
On le veut démontable car sinon c’est très volumineux et plus cassant (pattes)

Réchaud Kuenzi

Réchaud Kuenzi

 

AVANTAGES :

  • Léger (le Kuenzi fait 500g mais on en trouve des aussi performants (mais moins robustes) autour de 200g)
  • Polyvalent car fonctionnera quels que soient la température extérieure ou le vent.
  • Écologique car ne nécessite pas de carburant d’origine fossile ou industrielle.
  • Transportable partout, pas de problème en avion.
  • Peu salissant (pas de carburant…), mais certains le sont quand même.
  • Fonctionne au bois, écorce, brindille, herbe, bouse de vache séché… Disponibilité et gratuité du combustible.
  • On ne laisse pas de traces au sol.
  • Fiabilité (pas de pièces qui peuvent tomber en panne ou s’user).
  • Silence (beaucoup moins bruyant qu’un réchaud à gaz).
  • Faible encombrement dans les bagages (si le réchaud est démontable).
  • Sans entretien (pas de kit de réparation ou d’entretien à emporter).
  • Sécurité (le combustible n’explose pas).
  • Bon marché (les modèles “faits maison” sont gratuits).
  • Une fois allumé, on pose la popote au bout de 2/3 minutes, et l’eau est à 90 degrés en 6/7 minutes en conditions « normales ». Le temps de couper les légumes, s’étirer, sortir le duvet …
  • Permet de cuisiner sérieusement (feu vif à très doux) et surtout de faire des cuissons longues (lentilles…)
  • Alors qu’avec un réchaud à combustible on hésite parfois à se faire un thé pour économiser le carburant, là on se fait plaisir !
  • S’il se casse, on peut en fabriquer facilement sur place en attendant d’en retrouver un neuf (ou pas…). Tout est bien expliqué sur le net à ce sujet.
  • Le plaisir de cuisiner naturellement et simplement.

Inconvénients (et solutions) du réchaud à bois :

  • Nécessite de rassembler et préparer (couper, sécher…) du bois avant son utilisation.
  • Demande une dizaine de minute pour être lancé.
  • Le récipient de cuisson se couvre de suie ⇒ Une paille de fer et de l’eau est très efficace. A garder dans un sac plastique.
  • Les vêtements sont imprégnés d’une odeur de fumée. Quoique l’odeur du feu de bois est plus appétissante que celle de l’essence…
  • Pas d’utilisation dans la tente ou l’abside.
  • Un peu plus d’attention en cas de conditions difficiles.
  • Certains à 3 pattes sont instables, notamment si l’on cuit pour 2 personnes ⇒ on stabilise avec des cailloux.
  • Si pas de bois (désert, très haute altitude) ⇒ on anticipe, et on prend un peu de bois sec en réserve. 350g/400g est suffisant pour un repas. De l’herbe, des bouses sèches suffisent à monter l’eau à une température nécessaire pour un thé, de la semoule…
  • Si forte pluie ⇒ A moins de pluie diluvienne plusieurs jours de suite, on trouve toujours du bois sec, en enlevant l’écorce humide, en coupant le bois pour récupérer le cœur sec, ou en prenant des branches mortes encore sur l’arbre… Une fois le feu lancé, si le réchaud est puissant (ce qui est le cas de celui que nous avons choisi) on peut mettre du bois mouillé qui brûlera bien même si ça fait beaucoup de fumée. De plus, s’il pleut plusieurs jours pour détremper tout le bois à disposition sur des km à la ronde, on ne pédale plus, on se pose quelque part avec d’autres moyens de cuisson à disposition.

Le réchaud multi combustible ou à gaz présente donc quand même des avantages, que je juge personnellement « minimes » :
Avec une 1 litre d’essence tu tiens une semaine de repas, tu gagnes du temps a ne pas aller chercher ton bois, tu n’a pas besoin de rester près du feu, ça fait moins de fumée (mais ça reste salissant l’essence)…


Beaucoup conseillent
de le compléter avec un réchaud à l’alcool qui se glisse dans la « cuve » du réchaud à bois, en cas de bois introuvable ou trempé. Il faut alors estimer la quantité d’alcool nécessaire pour être autonome le temps qu’il faut.
Type Trangia, Evrnew, ou l’artisanal et génial P3RS (15 euros – réchaud à alcool de 10g)
http://www.arklight-design.com/PBSCCatalog.asp?ItmID=9487875

Optimiser l’allumage, l’entretien du feu et la cuisson :
Plus le bois est sec, et plus le bois est coupé fin (les lamelles coupées au couteau sont efficaces), plus le feu marche bien, y compris pendant la cuisson.
On peut jouer sur la quantité de bois pour maîtriser la puissance du feu.
Le gros bois durera plus longtemps et moins fort, c’est idéal pour mijoter… Avoir un modèle avec une cuve large est donc plus lourd, mais mieux pour contrôler son feu.

Ventilés ou pas ?
Certains réchauds marchent avec un petit ventilateur à pile. Certes les capacités sont accrues de manières significatives, notamment avec le bois mouillé, mais étant plus complexe, ils sont plus fragiles.
Le notre n’est pas alimenté.

En haute altitude :
Pas de souci sur l’altiplano. A moins de traverser vraiment des déserts, on trouve toujours des brindilles, déchets de bois, petits branchages même à plus de 4000m. Le feu marche bien même à cette altitude, le souci est que l’eau bout à une température plus basse et que le goût des pâtes n’est pas optimal. Il est possible d’utiliser des bouses séchées dans les zones où on ne trouve pas de bois et cela fonctionne aussi parfaitement, même si la cuisson est plus douce donc plus lente.


Durée de vie à long terme d’un réchaud à bois ?

Avec un usage intensif, je n’ai eu que des échos de personnes n’ayant eu aucun problème, même après 1 ou 2 ans de voyage, il sert encore.

En conditions de froid difficile
Le feu marche moins bien, il est plus lent, mais tout brûle quand même, même à températures négatives.

CONSEILS

L’obtention d’un feu efficace requiert quelques connaissances pratiques simples mais bonnes à savoir :

  • Plus le bois est sec et réduit en petits morceaux, plus il brûle vite, libérant ainsi une plus grande quantité de chaleur utilisable.
  • Plus il y a d’oxygène, plus le feu sera chaud, ce qui augmente son efficacité et diminue la production de fumée. Pour apporter plus d’oxygène au feu, il faut que l’air soit en mouvement. Ce courant d’air s’appelle le tirage. Dans une forge, le tirage est assuré par un soufflet ou un ventilateur (l’air est pulsé). Dans un foyer domestique, le tirage est assuré par l’appel d’air créé par la cheminée (l’air est aspiré). Dans un réchaud à bois, on peut aspirer de l’air en reproduisant l’effet d’une cheminée, mais on peut aussi pulser l’air (petit ventilateur ou tuyau pour souffler).
    Notons cependant qu’un apport excessif d’air trop froid cause une baisse de température du foyer, ce qui est contre-productif. L’idéal est donc de pouvoir préchauffer l’air entrant, ou au moins de pouvoir limiter le volume d’air froid.
  • Il faut isoler le foyer. Si le foyer est soumis au vent ou à d’autres causes de dispersion de sa chaleur, la température de combustion diminue et l’efficacité du réchaud en souffre : moins bon rendement (donc plus grande consommation) et plus de résidus non brûlés (fumée, suie, etc). Il faut donc essayer d’isoler le foyer. L’isoler du vent froid et de la pluie, mais aussi l’isoler du sol par lequel une partie de la chaleur se dissipe.
  • Veiller à l’ « inertie thermique du réchaud »
    Si le corps du réchaud a une grande inertie thermique, c’est-à-dire s’il met longtemps à accumuler et à restituer la chaleur, une grande partie de la chaleur produite sera consommée pour la montée en température du réchaud et elle ne sera donc pas disponible pour la cuisson des aliments. L’inertie thermique est recherchée pour les foyers de chauffage (car elle assure une température stable et durable) mais elle est à proscrire pour les foyers de cuisson (car il faudra attendre longtemps avant de pouvoir cuire).
  • Optimiser le transfert de chaleur vers le récipient :
    Si le réchaud est performant et produit beaucoup de chaleur, il faut aussi que la plus grande partie possible de cette chaleur puisse être transférée au récipient de cuisson plutôt que de se perdre dans l’air. L’idéal est de canaliser la chaleur vers le fond et les bords du récipient.
    Il faut aussi que le récipient soit un bon conducteur de chaleur.
    De plus, il faut préférer un récipient large plutôt que haut.
  • Les modèles dits « à double paroi » sont bien plus puissants.

Sources :

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