GOA: Sea, sex and sun !

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don’t speak French. This newsletter and our website will be only in French
because it’s too many time for us to translate everything. We apologise, you’ll
only be able to see the pictures 😉 )))

GOA: Sea, sex and sun !

La série “Nathalie et Jérémie vous montrent comment c’est super l’Inde à
vélo” continue pour un 6ième épisode !
Vous pouvez
retrouver tous nos articles, photos et vidéo sur le site
internet :
http://inde-a-velo.jeremiebt.com

(Ecrit le 20 décembre, à Kochi)

Ding-dong ! Toc-toc ! Pim-paf ! Voilà le cyclo-reportage sur la côte Indienne
qui tape au carreau de votre écran d’ordinateur.
Tout-beau-tout-chaud, tout
poisseux de sueur mêlée à la crème solaire, mmm… Si vous avez froid, viendez
vous réchauffer avec ce reportage Konkanais !

Nous vous emmenons à Goa, fondée par les Portugais qui, l’esprit dans le
porte-monnaie, voulaient mettre main basse sur le commerce des épices aux
Indes. Elle demeura une enclave Portugaise jusqu’en 1961 !
Ces derniers,
contrairement aux Français et aux Anglais, ont refusés la restitution aux
Indiens, qui sont venu reprendre Goa par la force. Ils ont quand même laissés de
grands monuments aux façades blanches, striées par l’ombre mouvante des
cocotiers.

Nous avions de Goa l’image d’un éden pour les hippies à la vanille, et les
babas au rhum, occidentaux en rupture, marginaux de tous poils, et autres
spécimens attardés d’idéalisme soixantehuitard qui aiment cultiver le cheveu
long.
L’époque était alors bercée par la voix de Janis Joplin sur les
plages garnies de fumeurs dénudés vivant en ashrams.
Mais depuis, les vieux
hippies fanés par le temps les excès et les rêves envolés, ont désertés Goa pour
vivre leur exil permanent dans d’autres coins délicieux.
50 ans plus tard,
la population a bien changée. Les touristes sont attirées par la libre
consommation d’alcool, la drogue, la prostitution infantile, les rave-parties,
en gros tout type d’excès, le tout sous le joug de la mafia russe.

Et des touristes, partout des touristes. En voiture, en bus, en moto.

que l’on regarde des touristes.
Car ici, l’accumulation de clichés fait
rimer terres lointaines et paradis artificiels.

Bref nous déchantons
de cette étape que nous idéalisions.

« Rooo mais qu’ils sont lourds à toujours tout critiquer ! Ils ne sont pas
parfaits eux non plus ! » vous devez vous dire…

Croyez bien que la
chose n’est pas si simple, nous sommes nous-mêmes tiraillés entre ce plaisir de
VOIR et de partager nos découvertes, nous délectant de ce sentiment
d’exclusivité qu’on recherche toujours un peu dans son voyage…
Loin de nous
l’idée de donner des leçons de tourisme ou de distribuer les fessés, simplement
il est incontestable que Goa souffre de sur-fréquentation (encouragée pour cause
d’économie d’échelle), et surtout des excès peu vertueux que des occidentaux
sont venus chercher.

Heureusement, dans les terres plus reculées, Goa c’est aussi des forêts de
cocotiers s’arrêtant à quelques mètres de la plage, telle une jeune fille
effarouchée par l’océan, à fleur de vielle ville qui vit toujours avec des
allures coloniales au rythme des plages paradisiaques. Et là, les touristes, on
en voit quasiment plus.

On vous laisse donc à vos enchantements, nous repartons pousser notre horizon
un peu plus loin.
Au programme des semaines à venir : on reprend de la
hauteur dans les montagnes du Nilgiri et ses cascades pour faire trempette, ses
plantations de thé à flanc de colline, accrocherons la moustiquaire sur les
rives du lac Bhadra en espérant voir des tigres sacrés au réveil le lendemain…
ensuite on pointera la boussole vers les backwaters du Kerala, Mais ceci est une
histoire qui n’est pas encore écrite…

Nathalie et Jérémie, « Si
le monde déraille, change de pignons ! »

  • PS 1: Pour nous suivre par ordinateur
    interposé : http://inde-a-velo.jeremiebt.com/carte/
  • PS 2: Même si on préfère « Tu m’enivres » qui vaut mieux
    que « Tu m’énerves », il y a un lien de désinscription en bas de cette
    newsletter.
  • PS 3: On aime beaucoup avoir de vos nouvelles nous aussi,
    alors n’hésitez pas à nous envoyer un mail ou à laisser des commentaires tout
    en bas des pages du site. Nous lirons ces lignes goulûment !
  • PS 4: Merci divinement à Alex’, Phil et Xav’ qui
    transforment nos photos et nos impressions en supers articles pour vos beaux
    yeux.
  • PS 5: Merci pour vos commentaires laissés en bas des
    pages et pour votre participation aux jeux ! Quel plaisir de les lire 🙂
  • PS 6 : Merci à Laurène et à Antoinette de nous avoir
    hébergés le temps de notre excursion à Goa.
  • PS 7 : KIKADIKOI : «  Haaaaaaa, ya un pigeon
    qui vient de se lâcher sur ma jambe ! »
  • PS 7: Nath n’a plus mal aux genoux et a repris deux
    sacoches pour le plus grand bonheur de Jérémie.
  • PS 8 : Au moins 4 personnes nous ont reconnus dans
    la rue après être passés dans le journal de Goa, et ce jusqu’à 80 Km de
    là !
  • PS 9 : Qu’on se le dise ! Notre fête de retour
    se fera dans notre ancien/nouveau chez nous, le vendredi 23
    janvier !

Pour commencer, voilà le chemin parcouru depuis le début … !

On vous avez laissés par là …


Photo prise par Attilio Falleta: attilioavelo.com/

L’INDE DES CARTES POSTALES : les cocotiers en toile de fond.

En une journée, on traverse quasi le tiers de Goa, qui est le plus petit Etat
d’Inde.
C’est la jungle ou presque : nous venons de pénétrer dans une carte
postale…
Ici, les fruits de cocotiers sont coupés en deux d’un coup de
machette pour en extraire le lait sucré.
Des plages de sable fin, des
vagues douces, des couchers de soleil flamboyants, des paillotes en palme, de
l’eau cristalline, superbes lagons, route bucolique parsemée de villages et de
rizières, les cocotiers ondulent doucement dans le vent tiède, végétation
luxuriante, arbres gigantesques aux feuilles qui font au moins 1 mètre de haut
et se faufilent autour des maisons colorées de bord de route, dose d’influence
portugaise avec quelques églises toutes blanches, inattendues et cependant
omniprésentes…
Si une destination correspond aux clichés des brochures
touristiques, c’est bien le nord de Goa.

Jérémie en plein effort !

GOA, EDEN POUR LES HIPPIES A LA VANILLE ET LES BABA AU RHUM… mais surtout pour la mafia russe

Ou

GOA : HAPPYLAND, TECHNO, ET FISH-THALI

Nous approchons de la « ville », et nous déchantons. Ici, nous
quittons l’Inde que nous sommes venu chercher pour rentrer dans la province de
Goa, celle où l’argent fait la différence, enclave culturelle en marge du pays
d’où émane une atmosphère moins typiquement indienne, parenthèse désenchantée
bien loin de l’ambiance du reste de l’Inde.

Nous traversons le bras de mer qui nous sépare de Goa, plus précisément à
Querim, et en deux minutes on rencontre avec au moins 10 scoots de
touristes !
Des blancs, des blancs !

Nous pourrions
être heureux de voir des « presque » compatriotes occidentaux. Mais on
se croirait à Manali (si vous vous souvenez dans l’Himalaya), en pire : nos
premières impressions nous montrent une Goa bien différente que celle vendue par
les guides et autre marchands de tourisme.

On se retrouve à faire comme les Indiens : les fixer avec des gros yeux
!

Goa, la langoureuse, déverse devant nous son flot
d’immondices.
Boat ?
– Hotel ? Cheap room ?
– Need something
?
– Hash ?
– Coke ?
– Girls ?

Pour nous, Goa c’était
la destination mythique des routards et autres hippies pendant les années
70. Mais en 40 ans, les véritables hippies ont tous fui les lieux pour des
terres plus isolées, faisant la place aux plages envahies par les souvenirs
shops, la mendicité et la prostitution infantile.

Nous ne sommes déjà
plus véritablement en Inde : mini-jupes, ventres à l’air, tatouages à gogo,
le sari traditionnel peut se retourner dans sa tombe. Les journées se passent au
son des enceintes qui tonnent et martèlent inlassablement le même rythme, la vie
est ici bercée par la musique transe intempestive.|

Les fêtards de Goa défilent en moto sous nos yeux dans leurs costumes à la
Mad Max, tous plus excentriques les uns que les autres, entre baroudeurs
militaires et soda-masochistes recouverts de cuir des pieds jusqu’à la
tête. C’est à celui qui aura la tenue la plus originale, la coupe de cheveux la
plus déstructurée ou le moins de peau vierge de tatouages. Au coucher de soleil,
tout le monde remballe ses souvenirs dans les boutiques précaires et vont faire
la fête dans les clubs. Tout ce petit monde se connaît, se retrouve nuit après
nuit entre sexe, drogue et alcool.

Ou pour aller à une soirée « casque sur les oreilles » ou
« discothèque silencieuse » ! Tout le monde les écouteurs
branchés se dandinant sur la même musique.

Dans ce havre de paix (hum hum) nous posons les sacoches chez Antoinette, la
maman d’un vieux copain de Jérémie venue vivre ici une bonne partie de l’année
depuis sept ans.
Pendant 20 ans, elle a écumée le monde en guidant des
groupes pour différents tours opérateurs et a décidée de venir poser son sac
ici. Inutile de dire que c’est une véritable encyclopédie du voyage. Heureuse
d’avoir trois voyageurs pour l’écouter, elle nous livre 1001 histoires et autant
d’expériences et de bon plans pour la suite de notre voyage.

En parlant de la métamorphose de Goa dont nous vous parlions ci-dessus, elle
nous dit que rien de tout cela n’existait à l’époque!

En 7 ans, les Russes ont pris possession de toutes les interstices de
Goa. Pas un menu qui ne soit rédigé en cyrillique ! Des blancs continuent à
s’installer ici et à occuper des postes dans la restauration ; leurs enfants ont
déjà bien grandi et sont maintenant autonomes, en pire.

On n’invente
rien, un article du Monde titre : «  La mafia russe a jeté son
dévolu sur l’État de Goa ». Traqué en France et au Royaume-Uni et surveillé
de près aux États-Unis et en Israël, ce syndicat du crime s’en est allé chercher
de nouveaux pâturages dans le sous-continent indien et en Extrême-Orient pour
développer son trafic de drogue, d’armes et de chair fraîche. Il n’aurait pas pu
trouver mieux que Goa : le gouvernement régional est inefficace ».
Des
vols charters quotidiens à bas prix transportent des milliers de Russes vers
Goa, cette ancienne colonie portugaise réputée pour ses plages et son ambiance
décontractée.
L’an dernier, 80 000 Russes venus vivre des excès de Goa se
sont envolés. Cet afflux inquiète les Indiens.

Les autorités indiennes ont limité les visas à un mois, au lieu de trois ou
six comme avant.

On profite en sa compagnie du « privilège » des grandes
villes : des pizzas presque du même goût que celles de ce style en France,
son prix quadruplé par rapport au plat standard local. Mais après plusieurs mois
de plats « gravy », une pizza reste une pizza 😉

Les russes pourraient s’inspirer de quelques messages que l’on peut lire sur
les murs comme celui-ci :

PANJIM : LISBONNE SOUS LES TROPIQUES

La capitale de l’état, Panjim, est plus « locale » que le bord de
mer, nous y croisons des vendeurs de bétel installés à tous les coins de rues,
des femmes indiennes portant des paniers sur la tête… on parle Konkani, langue
locale métissée de Portugais.
Syncrétisme où flotte encore un doux parfum
de Portugal exotique.
Elle abrite un quartier tout à fait pittoresque avec
ses maisons coloniales aux couleurs pastelles décorées d’azuléjos…

Le tailleur strict des Chrétiennes se mélange aux saris des Hindoues.

Malgré cette influence chrétienne très prégnante, nous nous étonnons de
découvrir un peu partout des sanctuaires mêlant les effigies de dieux de toutes
origines, musulmans, hindous ou chrétiens.
Passé superbe mais aujourd’hui
déserté.

L’architecture y est très différente de tout ce que l’on retrouve dans le
reste du pays car l’État de Goa est une ancienne colonie portugaise. C’est
l’État où il y a la plus grande concentration de chrétiens et donc une quantité
innombrable d’églises dans toute la région.
Les frontons de ces monuments
immaculés, traces de l’occupation portugaise, sont particulièrement
remarquables, avec leurs décors riches et chargés, foisonnant de détails.

CHEZ LAURENE : FARNIENTE ET MISE A JOUR

Quelques mois avant notre grand départ, une amie de Lyon nous dit qu’elle
vient justement d’arriver en Inde pour prendre le poste de Directrice de
l’Alliance Française de Panjim, rien que ça !

Escale obligatoire alors pour nous à Goa. Tout confort.
6 mois
d’expérience en Inde et un poste au cœur de la vie culturello-politique de Goa
rendent l’expérience de Laurène croustillante d’anecdotes, de ragots, de potins
et autres petits secrets que nous nous défendons bien de vous conter ici. C’est
dommage, cela nous aurait fait rire un peu, mais Laurène tient à sa carrière au
service des affaires étrangères 😉

Nous profitons de ce lieu propice au repos, à un check-up des vélos grâce aux
bons conseils de notre ami Attilio toujours avec nous (et ancien sport-étude en
cyclisme, donc autant dire que sur le vélo, il en connait un rayon ;)), et
de la connexion internet que nous pouvons avoir et qui nous rend grandement
service !

Bref, on se met à jour sur tout un tas de choses.

On a eu aussi l’occasion et le privilège de rencontrer les deux journaux
locaux les plus lus à Goa : interview, photo et conférence ensuite à
l’alliance française avec exposition des dessins de Jérémie !

Visite du grand marché couvert d’un quartier populaire :

On a fait l’expérience d’une rando avec un groupe de randonneurs
locaux. Innocemment, on s’attendait à une dizaine de personne. Mais nous sommes
en Inde. Donc en fait, il y avait un énorme bus plein plus un minibus. Soit au
total une centaine de personnes !! Petit déjeuner et repas de midi pris en
charge, ils savent organiser !

Et présentation de chacun des membres avant le début de la marche … On aurait
bien essayé de passer à la trappe mais peine perdu, des blancs au milieu
d’Indiens ne passent pas si facilement inaperçus 😉

Des habitants croisés en route :

SUR LES PLAGES DU SUD DE GOA

Ha… les plages de Goa… cohabitation surprenante entre des occidentaux un
peu perchés qui font du taïchi sur la plage (certains sont là 6 mois par an,
travaillent le reste de l’année en Europe et reviennent) et les pêcheurs qui les
regardent.

De nombreux Indiens qui traînent dans le coin avec leur appareil photo pour
prendre en photo les belles petites filles blanches en bikini qui attendent au
soleil la cuisson parfaite (extra rouge vif). Ca ne manque pas ici, les plages
débordent de touriste et de chiens errants qui s’accouplent un peu partout sur
la plage.

Goa est une ville touristique, et beaucoup d’Indiens viennent à la rencontre
d’étrangers pour leur proposer différentes choses.
Ces vendeurs commencent
toujours par nous demander « Where are you going ? » Nous leur répondons
avec malice « And you, where are you going? »
Ils se marrent, et la
plupart du temps nous laissent donc tranquille.

Ou alors, nous leur répondons « Kanyakumari ». Une lueur
d’interrogation puis de surprise passe alors dans leur regard, ce qui nous
laisse suffisamment de temps pour continuer notre chemin.

Les « beaches » débordent d’animation, avec un incessant défilé de
vendeurs ambulants, d’innombrables gargotes et des rangées de chaises longues,
sur lesquelles se font dorer une multitude de corps gras huilés.
Espérant
la clémence de la nuit, nous plantons la tente, pour nous endormir bien trop
tard. Car à nos muscles fatigués s’ajoutent nos oreilles meurtries, au son de
Boney M, de techno, de disco des années 80 et autre musique Dance dont nous
avions horreur à l’adolescence.
Pas de chance, nous avons plantés la tente
dans une enclave russe le soir d’une « beach party » où la sono a
déversé son flot d’immondice jusque tard dans la nuit.

Comment faire une mosquée a Mahad ? (Ville Indienne au sud de Goa ndlr)
?
Regardez, c’est facile : vous prenez une maison carrée, vous dites : «
Wesh, ça ferait bien en minaret ! », vous ajoutez de la calligraphie arabe pour
écrire du Coran un peu partout, des tapis parce-que c’est joli et doux sous les
pieds, un peu de marbre parce-que c’est joli et frais sous les pieds, et une
fontaine parce-que c’est joli, frais, et permet de rester propre… et là, paf !
Une mosquée Indienne à Mahad!

QUELQUES INTROSPECTIONS VELOSOPHIQUES APRES 4 MOIS DE VOYAGE

Nous aurions tant à dire et à écrire sur ces 4 mois en terre
Indienne.
Nous profitons de ce « petit » reportage sur Goa pour
vous causer de plein de choses que l’on a pas écrit avant.
Même si
certaines choses méritent de décanter, d’être nuancées, discutées avec les amis
avant d’être figées sur un écran, voici quand même une petite mise à jour
thématique « à chaud » de notre expérience, en Inde.

OBSERVATIONS EPHEMERES

Après des heures passées à observer et dessiner, on n’arrive toujours pas y
trouver une once d’organisation. Où que le regard se porte, l’Inde c’est un
joyeux foutoir !

Il y a une condition encore plus dure que celles des mendiants, celle de
quelques « fous » qui errent devant nous. Certains hommes ne possèdent
rien. Même pas de vêtements, juste un cache sexe et un lambeau de tissu sur le
dos. Ni sac, ni couverture, ni cédille. Ils ne mendient pas. A demi-nus, flétris
et séchés par une existence encore plus dure, comme ça. Ils semblent
complètements fous. Ils parlent tout seul et affichent des regards vides,
inquiétants, couverts de plaques noires de crasse et coiffés d’une tignasse
poisseuse. Ils sont solitaires, alors que les mendiants sont souvent
plusieurs. Nous en avons vu un lécher des vielles peaux de banane.
Regarder
ces gens nous met mal à l’aise. Face à eux, nous sommes riches et gâtés par la
vie. Il n’y a pas de fond à la misère.

OU ES-TU GANDHI ?

Quand on est naïf, on imagine que l’on va trouver ici que des hommes à la
tunique blanche ou pourpre, la face fendue d’un large sourire, et les yeux
cerclés de petites lunettes de métal, assis les jambes croisées.

Nous sommes venus visiter le pays de la paix, de la non-violence, et on se
retrouve dans la fosse aux lions.

On s’indigne sur la violence générée par le système de castes qui installe
dans le pays une hiérarchie rigoureuse et qu’on ne transgresse pas. Après tout,
de quel droit jugerait-on ce qui n’est rien d’autre qu’une organisation sociale
qui ne croit pas en l’égalité ?

Violences et frustrations qui se vivent au quotidien : klaxons sans
prétexte apparent si ce n’est de se défouler, jets de pierres sur un chien qui
passe, voix au volume très élevé alors que les participants sont à moins d’un
mètre l’un de l’autre, policiers qui sifflent à longueur de journée mais tout le
monde passe et s’en fou, jurons et coups à celui qui ne fait pas bien son
travail ou pas assez vite…

La liste pourrait être très longue.

Et ce n’est que la partie émergente de l’iceberg, visible à nos yeux de
voyageurs itinérants.

Voila des milliers d’année qu’elle traverse les siècles, bâtie sur ce
système. Au nom de quels principes universels voudrait-on qu’elle change ?

« L’Inde il faut l’aimer ou la haïr, mais pas lui donner de leçon ».

Nous, on a fait les trois.

LE VELO, UNE RELATION PROFONDE S’INSTALLE…

Ils voyagent avec nous, et nous vous avons si peu parlés d’eux : nos
vélos, nos compagnons silencieux, nos confidents.
Ils portent notre fardeau
sur leurs épaules, font la route avec nous comme de fidèles chiens téméraires et
audacieux.
Avec eux, les distances quotidiennes peuvent facilement varier
de quelques kilomètres à plus de 100.
Le temps n’a plus de valeur
matérielle, et la distance réelle s’évapore avec la sueur.
Parfois le
goudron et l’horizon deviennent notre seul but, et d’autres fois nous sommes
rythmés par les rencontres insolites.
Durant l’effort, notre corps entre en
communion quasi religieuse avec notre vélo, qui devient l’amant, l’ami, le
confident et la personne en qui nous avons le plus confiance.
Le voyage
transcende la matière et nous plonge dans le royaume de
l’anthropomorphisme.
Le rythme métronomique des coups de pédales envahi
votre espace auditif, et tel un mantra nous plonge dans de longues méditations
introspectives, surtout pendant les montées (celle d’hier nous a
traumatisée).
Un état mental proche de la béatitude religieuse.
Le
vélo remplace alors les confessions, les roseraies, les bains purificateurs, les
offrandes et les phases ascétiques.
Pédaler à la rencontre du monde devient
une raison d’être et notre existence sur la route est régie par la présence du
vélo.
C’est un corps à corps avec la vie en deux roues.

ENFANTILLAGES

Comment parler de l’Inde sans parler des enfants que l’on peut voir jouer à
chaque coin de rue, de leur énergique et spontané accueil que les enfants ont en
nous voyant. Tout en nous sautant dessus, ils hurlent de joie, notamment quand
ils sont nombreux. Ils courent après nous pour échanger quelques mots, et
l’espoir d’en tirer quelques roupies ou encore plus prisé, des pièces en Euros
!
Un peu partout, des enfants sont livrés à eux-mêmes. Ils jouent,
travaillent, mendient, s’improvisent changeurs de monnaie, vendent des
trucs. Ils ont 10 ans et sont chef d’entreprise, gérant de tchai-shop. Certains
parlent bien Anglais, parfois Russe, espagnol, Italien, Français. Ils ont
l’humour à toute épreuve, et réponse à toute question.
Ils vont à l’école
le matin si on leur pose la question le soir, et inversement. C’est aussi
souvent jour férié 

TOUK-TOUK ME VOILA !

Un ricksaw (ou touk-touk), c’est un scooteur auquel on a greffé une banquette
arrière. C’est le taxi le plus courant en Inde, et il y en a des myriades qui
sillonnent la ville en chasse d’un malheureux piéton qui aimerait bien cesser de
l’être. Si vous vous êtes toujours demandé ce que ça fait, de prendre le
touk-touk, réjouissez-vous. L’expérience télé-virtuelle à laquelle vous êtes sur
le point de prendre part vous permettra de subir… euh de profiter du trajet
comme si vous y étiez.

La première étape, et de loin la plus aisée, est de trouver un TT : levez les
yeux, il est devant vous, voilà. Il y en a partout. Inutile de lui faire signe,
le chauffeur vous a vu lever les yeux, il est déjà en train de s’approcher pour
vous embarquer. Mais alors, pas dans le genre
gros-relou-qui-colle-aux-basques… Si vous préférez marcher, les autos ne nous
harcèleront pas trop.

Vient ensuite la deuxième étape, où il s’agit de négocier avec le chauffeur,
l’utilisation du compteur « obligatoire ». Apparemment, « obligatoire
» est très relatif. Le chauffeur essaye généralement de vous embarquer sans
allumer le compteur, dans l’espoir de vous soutirer un paiement plus important à
l’arrivée. Certains chauffeurs ne vous prendront tout simplement pas si vous
insistez trop. La plupart n’accepterons que si vous promettez de payer 10 (20,
30) roupies en plus que le montant indiqué sur le compteur. Ce qui parait d’une
malhonnêteté scandaleuse sur le moment. L’autre solution est de négocier la
courses avant même d’embarquer et de se mettre d’accord sur un montant. Accord
conclu, on peut démarrer !

Avec ou sans le compteur allumé (disons avec), vous prenez place sur la
banquette de faux cuir rembourré de mousse. Devant vous, le chauffeur tire sur
la poignée pour lancer l’infâme boite à pétarades qui lui sert de moteur, essore
la poignée, et le TT s’ébranle avec la nervosité d’une tortue arthritique. Le
gars a pourtant la poignée dans le coin, mais quand on fait un moteur pour un
scooter, et qu’il se retrouve à devoir tirer trois fois le poids prévu, le
résultat est passablement poussif.

Des fois, il lui faut carrément une corde
qu’il entoure autour du moteur puis tire d’un coup pour le lancer.

Qu’importe,
le trafic, congestionné à toute heure, donne au concept de « vitesse de pointe »
un faux air de conte de fée. Voilà donc notre auto qui se plonge, nous avec,
dans le chaos de véhicules hurlants, nous aussi. Le camion citerne qui déboulait
à toute blinde vous évite d’un cheveu en klaxonnant, alors que la voiture qui
arrive sur la droite met un coup de frein providentiel, agrémenté d’un coup de
klaxon, vous permettant d’échapper, momentanément surement, à une mort
certaine. Pendant ce temps, un bus klaxonnant se glisse contre votre flanc, et
un vélo se jette au dernier moment hors de votre trajectoire, tout en faisant
furieusement usage de sa petite sonnette. Si vos yeux sont encore ouverts, vous
verrez que le TT a atteint sa vitesse de croisière. Son chauffeur, sans avoir
besoin de tourner la tête, semble sentir la proximité des véhicules environnants
comme le poisson de banc ses congénères.
Le voilà qui se faufile entre deux
voitures et des nids de poule avant un feu rouge pour gagner une place.
Un
camion mal inspiré lui empêche de conclure la manœuvre, et notre chauffeur,
dépité, doit laisser les voitures reprendre position devant lui. Mais il n’en
prend pas ombrage, et d’un zigzag improbable, le voilà qui talonne le trottoir,
le klaxon enfoncé pour effarer les piétons, et qui remonte petit à petit sur la
voiture suscitée. Et bientôt, vous voilà en tête de peloton au feu
rouge. L’enjeu en valait la chandelle car, alors que les voitures s’arrêtent
bêtement, notre fier chauffeur ralentit à peine le temps de jeter un coup d’œil
de chaque coté, et essore la poignée à nouveau.

N’en pouvant plus de tant d’émotion, notre regard se pose sur le compteur,
dont nous avions décidé qu’il serait enclenché. Et vous comprenez tout à coup
pourquoi notre ami chauffeur n’était pas chaud à l’idée de l’utiliser. On est
encore à 25 roupies, le montant minimum, qui correspond à fort peu, même dans un
pays de peu de chose.

Car il y a des bus aussi. Celui qui prend l’auto, c’est parce qu’il veut
aller un peu plus vite. Ou parce qu’il ne veut pas se souiller de la présence
des autres. Le TT, c’est un luxe, quelque part, si petit soit-il. Si on ne peut
pas se le payer, on peut toujours prendre le bus. Pourquoi les forcer à
pratiquer des tarifs aussi bas ? Je n’ai pas la réponse.

En tout cas, si une fois arrivé à destination, vous vous estimez content
d’être encore en vie. Il en faut peu pour vous contenter. Le chauffeur, lui, il
fait ça tous les jours et il est encore parmi nous. Ca doit donc être beaucoup
moins dangereux que ça en a l’air. Vous êtes probablement terrifié parce que,
sous vos yeux, cet inconscient a foulé au pied une pelletée de règles que vous
pensiez protégeaient votre vie. Lui, il fait ça tous les jours et il est encore
là. Prouvant au delà de toute contestation que les limites que vous vous fixez,
ne protègent que votre satisfaction à avoir des limites.

TOP 11 DES IDEE RECUES sur l’Inde qui sont même pas vraies, ou alors rien qu’un peu

Il est facile d’avoir des clichés sur l’Inde et ses habitants tant cette
culture est éloignée de la nôtre. Et c’est vrai que pour la plupart des Français
un Indien c’est soit un mec qui vend des cacahuètes Gare du Nord, soit un
vendeur de Kwik E Mart. Afin de démonter ces clichés, et vous encourager à faire
un beau voyage, Nathalie et Jérémie vous alerte sur les 11 idées reçues qu’on a
tous eues sur l’Inde. Eh bon, avouons-le, certaines sont un peu vraies…

L’Inde c’est le pays des Naan, les meilleurs c’est les cheese nans

C’est vrai que c’est bon… sauf qu’en Inde les cheese nans n’existent
pas. En fait vos chances de trouver du fromage vont être très limitées. Au
mieux, vous aurez un butter nan. Mais vu la richesse de leur gastronomie, ce
serait bête de faire une fixette. Surtout qu’il existe les parontha tout autant
excellentes !
C’est comme ça.

Prendre le volant là bas, c’est pour les kamikazes

Mais non, c’est de la mauvaise volonté que de dire ça. En fait, c’est comme
en France, sauf qu’il y a 15 fois plus de monde. La base, c’est d’utiliser son
klaxon, qui ne veut pas dire « Dégage ducon ! » comme dans notre beau
pays, mais « t’en fais ce que tu veux, mais moi je passe ». Surtout,
oubliez tout ce que vous connaissez sur les règles de dépassements, les
distances de sécurité, les priorités et remplacez tout ça par du courage, des
réflexes et du culot … Par contre, les vaches ont priorité, c’est comme
ça.
Si ça ne vous plait pas allez le dire au dieu qui a écrit le code de la
route Indien, s’il en existe un.

En Inde, on parle hindou

De la même manière qu’on ne peut pas parler chrétien ou musulman – à moins
d’être sacrément beurré – on ne peut parler l’hindou. En vrai, c’est le nom pour
les adeptes de la religion Hindou, qui est quand même la 3ème
religion la plus répandue dans le monde avec plus d’un milliard de fidèles, mais
même s’il y en avait 100 milliards, ça n’en ferait pas une langue.
C’est
comme ça.

Bon, ben on parle indien alors ?

De la même manière, “l’indien” n’existe pas. Il existe plus de 20 dialectes
utilisés selon les peuples et la région en Inde. Au Tamil Nadu on parle tamoul,
au Kerala on parle malayalam, au Madhya Pradesh on parle hindi, etc., etc.,
… La plupart des Indiens en parlent plusieurs, sinon ils ne peuvent comprendre
les blagues dégueulasses de leur oncle quand ils vont voir leurs familles dans
le sud du pays. Vous vous n’en parlez aucune de toute façon, donc passez
directement au point suivant, c’est comme ça.

L’anglais est la langue la plus parlée

Seuls les Indiens qui sont allés à l’école parlent anglais, c’est donc loin
d’être la majorité des conducteurs de Tuk-tuk et des marchands de street
food. Vous allez apprendre à marchander avec des signes, vous verrez on s’y
fait. Si vous sortez des villes, alors l’anglais vous semblera vite carrément
useless.
C’est comme ça.

Le cinéma indien c’est Bollywood

Oui… mais pas que ! Bollywood, c’est l’industrie de cinéma du nord de
l’Inde, mais certaines régions ont leur propre industrie et des
acteurs/réalisateurs différents. Au Tamil Nadu c’est Kollywood par exemple, au
final c’est quand même beaucoup de fleurs, beaucoup de danses, et des films
long, très long parfois.

Bon, mais c’est quand même beaucoup de films, et surtout des nazes.

Derrière les clichés propres à Bollywood, il y a des films sociaux très
intéressants. Surtout, le cinéma en Inde c’est avant tout une fête, les gens
crient, applaudissent, huent, bref ils vivent le film à fond, ça change des
spectateurs français. Bon, il y aura toujours un peu de danse et une histoire
d’amour, c’est comme ça.

Les Indiens passent leur temps à dire non

Oui, les Indiens hochent la tête de gauche à droite, tout le temps, et au
début c’est vraiment très déstabilisant. Vous allez passer pas mal de moments à
croire qu’on vous interdit d’entrer ou de faire un truc, alors qu’on est en
train de vous accueillir gentiment. Le pire c’est que pour dire « non »
ils pointent le menton vers le haut, un peu comme notre oui quoi… Oui ces gens
ne respectent rien, bordel !
C’est comme ça.

L’Inde, c’est sale et crade, ils chient dans la rue et se lavent dans le Gange…

Alors, c’est un peu vrai, mais il faut les comprendre, il y a un très grave
problème de surpopulation qu’ils n’ont pas encore trop réglé. A la rigueur, ils
vont pisser sur le bord de la route, mais on n’a pas encore vu pire que ça. Par
contre, nettoyer le torchon qui lave la table, ça non, ni laver avec du savon ou
de l’eau chaude la vaisselle, c’est du superflu. C’est tout au mieux
rincé. Donc, ok, c’est vrai que l’hygiène n’est pas leur meilleur point fort,
mais vu que c’est subi, c’est plus triste qu’autre chose. On a des pays
européens riches qui eux, ont de quoi nettoyer et ont quand même des rues qui
ressemblent à des décharges.
C’est comme ça.

Si on mange leurs trucs on va finir malade à coup sur

Nous avons lu partout qu’il y a deux règles d’or : ne boire que l’eau en
bouteille, et ne rien consommer de cru parce que c’est souvent rincé à
l’eau.
C’est dommage de polluer avec autant de bouteilles en plastoc, et de
se passer de si bonnes salades…
Alors nous on ne respecte rien, et on a pas
été malade.
Bon, OK, l’eau des canalisations est remplie d’excréments. Il y
en a qui aiment, mais c’est mieux d’éviter, à moins de vouloir choper une
diarrhée qui vous fera regretter d’être vivant. Donc on filtre autant qu’on
peut. Pour le reste, vous pouvez y aller les yeux fermés, c’est très souvent
épicé, mais surtout hyper bon. En fait tellement épicé, que ca en détruit les
microbes, donc zéro risque !
C’est comme ça.

Il y a pas mal de snipers dans les rues, c’est très dangereux

Non, si les femmes arborent des points rouges sur le front, c’est pour
indiquer qu’elles sont mariés, ou qu’elles se font belles, donc il vaut mieux ne
pas toucher… À moins de vraiment vouloir s’en prendre une. Blague à part,
l’Inde est un pays très sûr, ce dont vous allez douter au début, car tout le
monde va vous dévisager, et quand on dit « dévisager » c’est vraiment
qu’ils vont vous regarder fixement pendant très longtemps. Vous n’êtes pas
particulièrement beau, rassurez vous, vous êtes juste différents, ne vous
emballez pas, c’est comme ça.

(Bonus pour faire 11) Mais le cricket, c’est chiant non ?

Mmmmmh… oui bon là ok, c’est vraiment trop chiant le cricket… Mais bon
ils sont balèzes qu’en ça, on peut leur laisser.
C’est comme ça.

On savait pas où le mettre celui-là mais on le trouvait marrant 😉

Sur la route, nous croisons d’autres étals de poisson et des vues à couper le
souffle d’un éléphant :

L’HINDOUISME – 1001 manière d’être en phase avec notre culture d’adoption.

A longueur de journée, on se demande pourquoi ils passent autant de temps à
s’occuper de leurs dieux, à prier, à chanter, à arroser des statues avec
ferveur… alors qu’il y aurait tant de choses à faire, comme nettoyer la décharge
qui leur sert de jardin, mettre du savon dans l’eau de lavage car sinon le
carrelage va rester collant encore quelque décennies, laver le torchon encore
plus sale que la table, et tant d’autres choses qui à nos yeux rendent la vie
agréable à peu de frais.

Mais bon, juger c’est pas bien, ou nous a dit à l’école.
Et comme il
parait que l’on ne respecte jamais mieux que ce que l’on comprend de
l’intérieur, nous essayons quand même d’avoir une attitude extérieure de
respect.
Si l’on ne comprend pas et que quelque part on juge leur dévotion
ridicule, inutile, superstieuse etc. le mur séparant nos cultures
s’épaissit.
Alors si nous voulons ce voyage faire pénétrer nous autre
voyageur dans la philosophie hindoue en acte, faisons un effort et tentons de
comprendre un peu comment tout ça fonctionne :

Les rites religieux auxquels nous essayons de nous adapter, quand on y pense :

Un des premiers principes caractérisant l’hindouisme est l’obligation de se
laver entièrement chaque matin. Les excrétions du corps sont considérées comme
impures – salive, sueur, morve etc.
Le bain rituel commence donc la journée
d’un hindou. Les musulmans ont une injonction similaire et font leurs ablutions
plusieurs fois par jour. Il va sans dire qu’ils ont du mal à comprendre qu’il
n’en soit pas de même pour nous autre occidentaux. Nous sommes a leurs yeux
considérés comme sales, qui plus est a vélo.

Ensuite chacun se purifie à l’intérieur, soit au temple, ou au bord des
rivières sacrées, auprès des arbres, ou encore chez soi. Il s’agit d’offrir une
pensée aux forces gouvernant l’Univers, incarnées sous différentes formes,
différents dieux, différentes entités. Les Hindous se sentent redevables de ce
qu’ils ont, de ce qu’ils sont, et éprouvent le besoin de remercier afin de se
sentir en paix. De nombreux symboles sont impliqués dans cette Puja quotidienne,
ainsi que les cinq éléments : eau, terre, air, feu, ether (sous la forme de
sons).

En témoignage de cet accomplissement, les hindous portent un signe sur le
front, le Tika, ou Tilak. Le rituel se termine par la distribution de Prashad
(prasad). Dans un élan à vous associer à la Bénédiction, il se peut que l’on
vous en offre : le prendre respectueusement, et si le manger n’est pas tentant,
le ranger dans un petit plastique, et l’offrir à un animal, un fleuve…

Jutha : Du pur et de l’impur

Le mot désignant un objet souillé est « Jutha ». Les occidentaux
n’ont aucune conscience des conséquences de cette conception. En voici quelques
unes :

  • Porter un objet à la bouche (un stylo, une bouteille, un peigne à cheveu,
    son doigt) le rend polluant aux yeux d’un hindou.
  • Un nourriture qui a été goûtée est « jutha » : proposer à un
    hindou de boire à sa bouteille après y avoir porté ses lèvres peut lui
    paraître insultant. Alors on boit l’eau «à la régalade » afin de ne pas
    souiller le récipient. C’est parfois comique quand on en a pas
    l’habitude.
  • Les hindous se lavent systématiquement les mains après avoir mangé, de
    façon à ne pas souiller ce qu’ils touchent. Nous on fait ca pour ne pas tomber
    malade.
  • La main gauche est réservée aux usages impurs, comme se laver le
    derrière. S’en servir pour tendre un objet ou de l’argent est un manque de
    respect. Le top : utiliser les deux mains pour donner ou recevoir quelque
    chose, c’est un signe de respect.

Comme vous le voyez, plus que jamais, en Inde il est bon de rester souple,
l’esprit ouvert et de suivre les flots et les rythmes qui nous entourent. Ne pas
résister, se laisser porter,…

… Le long des flots, des coups de pédales, des cocotiers qui nous font encore
de l’œil, de la côte que l’on va finir par quitter, mais tout ca sera pour un
prochain épisode ! On a pris soin de vos yeux : petit article pour petit
état ! Mais ne vous inquiétez pas, la suite sera plus dense 😉

A bientôt!
Nathalie et Jérémie

3 Responses

  1. Pascal Baugniet
    Pascal Baugniet at |

    Merci pour ces photos d’une aventure plus que magnifique.
    Vous êtes les yeux des personnes qui, trop âgées ou malades aimeraient voyager dans ces contrées multicolores.
    Malheureusement, même, et surtout là (je parle doucement car …), le mal sévit!

    merci encore 😉

    Pascal

    Reply
  2. pierre
    pierre at |

    Salut les petits,

    Faut quand même admettre que niveau dessin ça envoies très fort. Ton style est très chaleureux, très vivant et donne vraiment envie d’en voir plus. Hâte de lire le livre.
    Les indiens ont du prendre beaucoup de plaisir à découvrir leur immense pays sous ta plume et tes pinceaux. En cette période de rencontres culturelles forcées et douloureuses au travers de toute l’Europe ça fait du bien.
    Keep going Jérémie (et on dit « too much time » pas too many ;))
    Pierre@

    Reply
  3. grisaud
    grisaud at |

    J’aime beaucoup vos impressions de première main, ça change des clichés touristiques, style « conférences du monde ». Tout ce que vous dites me rappelle un livre d’un auteur indien dont le titre est quelque chose comme « la vie de mes ennemis », je ne me rappelle plus exactement, mais je me suis dit qu’il ne risquait pas d’être porté au cinéma !

    Reply

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