KERALA, le livre de la jungle

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KERALA, le livre de la jungle

La série “Nathalie et Jérémie vous montrent comment c’est super l’Inde à vélo” continue pour un 8ième épisode ! Vous pouvez retrouver tous nos articles, photos et vidéo sur le site internet :

(Ecrit le 4 janvier 2015, à Kanyakumari, au cap sud exactement)

Namaskaram ! (« Bonjour » en Malayalam, langue dravidienne et langue officielle du Kérala).

Alors que le froid tient apparemment fermement l’Europe cet hiver encore, en Inde c’est évidemment l’inverse dans un climat qui rappellerait un peu le mois de juin chez nous.

Au moment où vous lisez ces lignes, nous sommes déjà de retour en France, avons serrés dans nos bras carencés d’amitié beaucoup de nos lecteurs.

Voici, en retard, le dernier acte de ce qui fut plus qu’un voyage dans l’espace et le temps.

Ce fut l’abandon de notre culture, de nos certitudes, dans un pays de poètes et de légendes. Et de camions aussi.

En des termes utilisés par notre copain Boris, qui lui décrivait un voyage en vélo dans le Massif Central, nous pouvons dire que nous sommes très heureux de regagner nos pénates, après six mois à se « frotter la couenne aux aspérités » d’une Inde merveilleuse autant que douloureuse, « vaste paume, épaisse et ancienne, dont les plis, replis, rides, veinules et lignes de vie, innombrables, n'en finissent pas de nous faire de l’œil ». Comme quoi, pas besoin d’aller aussi loin que nous l’avons fait.

Il y a six mois, cette envie (ce besoin?) d'horizon nous mettait en décalage avec le temps et la matière. Inadapté au présent car la pensée le transcende. Ne voulant vivre en marge du réel, nous avons enfourchés nos vélos, acceptant cet appel de l'ailleurs que nous voulions comprendre. Mais nous n’étions pas dupe, cet "appel de l'ailleurs" n'est peut-être qu'un prétexte d'un départ en soi... Et en ce sens, ce voyage fut une belle réussite. Nous avons donnés des roues à notre enclos, échappés le temps d’une demi-année au carcan social et culturel de notre société, à la recherche de changements, de simplicité, munit d’une curiosité toujours grandissante,...

L’Inde nous a remplis, plus que de nécessaire. Comme après un bon repas, nous avons besoin de digérer tout cela, si possible parmi les nôtres.

Depuis que nous avons annoncés notre date de retour, on ne compte plus les messages de personnes qui nous disent « Bon retour dans la morosité », « Bien re-venu dans la grisaille Française », « Merci de nous avoir fait rêver… »

On espère bien continuer à rêver et jouir de la vie à notre retour en France autant que nous l’avons fait en France. Nous rentrons avec la certitude que le bonheur peut s’attraper par le bout du nez devant sa porte.

Le voyage n’a en rien occulté les origines profondes de ce qui nous rend heureux et qui nous manque: la famille, les amis, la danse, la musique, nos métiers passionnants et le fromage (apparition dans un ordre non-hiérarchiquement significative hihihi).

On nous demande souvent, au crépuscule de notre voyage, ce que nous allons faire une fois que nous aurons regagné notre foyer. Mais pour nous, un foyer c’est un endroit où l’on nous accueil avec le sourire et des mots de bienvenue.

En ce sens, le Kerala fut pour nous la terre de l’hospitalité par excellence ! Nous ne comptons plus les sourires et les bras levés à notre passage. Sans lassitude aucune (ou alors juste un peu) après 5 mois d’ivresse Indienne, nous goutons encore à la richesse humaine et aux hasards heureux du voyage qui nous embrassent sans prévenir.

Alors qui sait ce que la marée nous apportera demain encore ?

Le Kerala, en plus d’un habillement… euh… particulier (allez pas dire aux Hindous que le collier de fleurs c’est has been ou que le lungi (que l’on vous laisse Wikipédier) ressemble a une couche culotte, je crois qu’ils le prendraient mal), c’est d’abord une couleur : le vert.

Verts des forêts, verts des palmiers, verts des cocotiers. Vert des eaux qui coulent à travers tout le pays par les rizières, les lacs, les lagunes.

Cette splendeur tropicale nous enchante, nous, voyageurs venus des étendues arides d’autres provinces de l’Inde.

« Vois sur ces canaux dormir ces vaisseaux dont l’humeur est vagabonde … ».

Comment ne pas se rappeler ce vers de Baudelaire (ça fait classe ce genre de citation non ?), écrite lors d’une balade en bateau sur les lagunes du Kerala.

Mieux que partout ailleurs, le « Sud » se prête à l’errance, à la nonchalance, aux plaisirs.

Nous oublions, dans une certaine mesure, à quoi on ressemble. Après ces longs mois de voyage, de cheveux frisottants de crasse, de style vestimentaire approximatif, de no make-up, nous pouvons dire que nous sommes un peu plus détachés de notre reflet dans le miroir. Voir on s'en cogne carrément.

Dans le Kerala, la vie n’est pas plus facile qu’ailleurs en Inde. Les inégalités toutes aussi grandes, mais dans cette Inde des tropiques restée longtemps à l’abri des bouleversements qui traversaient le nord, il règne une plus grande douceur de vivre, palpable même pour nous autre, voyageurs de passage, bénéficiant d'une hospitalité rurale épatante et renouvelée.

Nous laissons notre vue se faire interpeller, nous affinons notre regard sur les lieux et les êtres vivants(et non vivant aussi) qui nous entourent, en réglant notre nouvelle vie au grand air sur le rythme du soleil et des étoiles.

L’usure des dernières semaines ne nous fera pas oublier que le vélo fut un mode de voyage tout à fait étonnant et clairement conseillé à ceux qui recherchent une immersion authentique tout en douceur.

Facilitateur de rencontre ? C’est certain, mais surtout une forme de voyage tout à fait singulière qui laisse la part belle à l’inconnu et l'imprévu. Les côtes sont parfois rudes, la chaleur difficile, le bruit permanent à rendre fou un sourd, l’agitation des routes dure à encaisser mais... un joli coup d'œil en haut d’un col, ça n’a pas de prix !

Il est vrai que se balader au gré de ses envies en trimballant sa maison est un rien grisant. Un mode de vie nomade, une existence légère et un quotidien finalement assez simple où l’on apprend à se contenter de ce qu’on a. La vie au grand air, au plus près des éléments nous aura comblés et on n’est pas prêts d’oublier les beaux couchers de soleil, les nuits sous la tente des nomades, la chaleur, le vent, la pluie, les odeurs…

Un voyage qui prend donc fin maintenant et une expérience parfois déroutante qui nous aura profondément marquée.

Avant de pleurer, on vous souhaite via cet article la bienvenue au pays des senteurs, des saveurs et des dieux danseurs. En voici deux poignées, de ces aventures pleines de riz sautées de gingembre, de moustiques, de sourires, de découvertes culturelles et de t-shirts mouillés par les pluies tropicales et les vagues.

Même si on n’a pas assez de place dans les sacoches, on vous emmène pour un nouvel épisode de “Nathalie et Jérémie vous montrent comment c’est super l’Inde à vélo”-> http://inde-a-velo.jeremiebt.com

Les sessions quizz sont maintenant finies. Vous pouvez toujours aller vous poiler en lisant les réponses des humoristes en herbe qui ont participés à notre bonne humeur : http://inde-a-velo.jeremiebt.com/jeux/

Il ne nous reste plus qu’à conclure ce dernier email en vous remerciant pour vos messages qui nous ont permis d’avoir des nouvelles tout au long de notre voyage et de suivre les péripéties des uns et des autres. Merci à tous et merci internet, le progrès, les ordinateurs. Chantons tous en cœur « VIVE LA MONDIALISATION CAPITALIIIIIIIISTE ! »

Plein de calinous indiens pour vous, on vous souhaite à tous un excellent hiver et surtout.... on a hâte de vous revoir ! Bramha et Vishnou, deux gones en terre Indienne.

  • PS 1: Pour nous suivre par ordinateur interposé : http://inde-a-velo.jeremiebt.com/carte/
  • PS 2: Même si on préfère « Tu m’enivres » qui vaut mieux que « Tu m’énerves », il y a un lien de désinscription en bas de cette newsletter.
  • PS 3: On aime beaucoup avoir de vos nouvelles nous aussi, alors n’hésitez pas à nous envoyer un mail ou à laisser des commentaires tout en bas des pages du site. Nous lirons ces lignes goulûment !
  • PS 4: Merci divinement à Alex’, Phil et Xav’ qui transforment nos photos et nos impressions en supers articles pour vos beaux yeux.
  • PS 5 : Kikadikoi : « Tu veux encore du gravy ? ;) »
  • PS 6 : Merci énormément à toute l’équipe du bike club de Cochin qui nous a logé très royalement et qui nous a permit de découvrir cette belle ville.
  • PS 7: Après avoir viré au jaune puis au vert, le bobo de Nathalie est en train de moisir ! Décidément, les écorchures ont du mal à guérir par ici ...
  • PS 8 : Kikadikoi ? « Derrière chaque arbre, il y a un indien, et derrière chaque indien, il y a un autre Indien. »

Nous vous avions laisses au pied du parc Indira Gandhi, après avoir gravit les Ghâts occidentaux du Kerala, ses forêts de teck, bambous, santal… et ses montagnes qui donnent naissance aux cours d’eau qui comment nous, n’attendent qu’une chose : se laisser couler vers la mer d’Oman. Séparés par une plaine centrale propice aux cultures, quelques 70 km entre rizières et plantes tropicales nous séparent encore des plages.

La récolte de caoutchouc !

LE SUD EPICE

Cap vers le sud du sud, le cap Indira, la pointe extrême du sud, face au Sri Lanka.

Nous sommes entrés dans le Kerala (qui signifie cocotier en Malayalam, la langue locale). Le Kerala est une longue bande de terre tournée vers la mer, une succession de kilomètres de sable fin bordés d’une ébouriffante végétation tropicale : manguiers, cocotiers, bananiers, jacquiers, poivriers, hôtels touristiques.

Isolé par une barrière montagneuse, le Kerala est dirigé vers la mer. Les marins romains, juifs, musulmans y sont venus chercher des épices laissant l’emprunte de leur culture en installant des comptoirs pour le commerce des épices…

L’histoire de l’Inde du Sud résulte d’une trame unique et colorée, où s’entremêlent dynasties belliqueuses, marchands et conquérants venus de la mer d’Arabie. De remarquables palais et forts témoignent aujourd’hui de ce passé tumultueux…

Les portugais ont laissés leur trace … à peu près une tous les kilomètres !

LA MALADIE DE KOCHIN

Cochin est une oasis délicieuse où les traces des différentes présences coloniales (Portugais, Français, Anglais, Hollandais s’y côtoyèrent) est prépondérante. C’est Néron, fou amoureux des produits Indiens, pendant l’époque Romaine qui mit, dit-on, Cochin sur une carte. Toute l’Europe depuis consommait « Made In Cochin » : clous de girofles, poivre, gingembre, bois de santal, camphre, musc, café, noix de coco et de cajou… Hier en boutre venu d’Afrique, aujourd’hui en cargo venu de Chine.

De ses rues étroites, longées de murs couverts de mousse, des horizons plats de ses îles aux maisons basses, où le ciel semble se confondre avec l’eau, il se dégage une mystérieuse émotion. Le trafic y est intense et bruyant. La route ayant prit toute notre énergie, nous rechignons à pousser jusqu’au port en vélo et nous visitons la ville en prenant un bus pour quelque kilomètres.

Une malformation physique, concentrée à l'origine à Cochin, a apparemment pris le nom de cette ville, d'où le nom de « maladie de Cochin » qui fait peut-être écho à vos oreilles. Nous n'avons pas réussi à en savoir plus … peut-être que vous oui ? On attend vos commentaires de connaisseurs avertis ;)

COCHIN, entre Bike club et farniente

Kochin, repère pour touristes français :

Kochin doit avoir une bonne côte dans le Routard pour qu’il y en ait autant ! Tout un quartier leur est dédié sur l’ile de Fort Kochin : restaurants, hôtels, les vendeurs nous alpaguent en français, d’autres s’y installent pour plusieurs années, … On y fait bon vivre.

Côté terre, plus aucun blanc, l’Inde garde ses droits.

Escale avant d’aller rejoindre les Backwater plus au sud, Cochin nous retient pour quelques jours de pose. L’équipe du magasin de vélo « Cochin Bike Club » y est pour beaucoup ! Accueillis comme un des leurs, guest house offerte, révision des vélos prise en charge (surtout celui de Jérémie qui n’avait plus qu’un frein), discussions endiablées sur les coutumes locales, … L’hospitalité est une fois de plus au niveau 5 étoiles !

On en profite aussi pour faire un peu les touristes ! Ca tombe bien, il y a un festival en ce moment !

LES FILETS CHINOIS

Cochin est une ville de pécheur, ville de bord de mer oblige. Les chinois (ne nous demandez pas quand est-ce qu’ils sont venus ceux-là, on n’en sait rien, on vous laisse aller chercher cette information), les chinois qui ont donc du passer par là à un moment ou un autre, ont laissé tout un système de filet de pèche.

Ponton en pilotis, un énorme filet est en contrepoids avec un long mat lesté de grosses pierres. Le mat à l’horizontale est levé pour abaisser le filet dans l’eau puis redescendu pour relever le filet hors de l’eau et partir à la recherche des p’tits poissons qui se s’raient cachés d’dans.

UNE DES RARE SYNAGOGUE INDIENNE

On s’approche d’une petite synagogue entourée par des maisons où demeurent les derniers membres de la communauté juive, repliée sur elle-même, en voie de disparition, après 2 000 ans de présence dans ce petit coin de terre Indienne. Elle comptait 2 500 membres en 1945. Cette dernière se réduit désormais à une vingtaine d'individus à la suite d'une émigration massive vers Israël.

Comme on n’avait pas le droit de faire des photos dedans, on vous a photographié l'extérieur ;)

LE KATHAKALI, Un moment philosophique, mystique et hypnotisant.

Le kathakali (de katha histoire et kali, jeu, en malayâlam) est une forme de théâtre extrêmement ritualisé et dramatique, traditionnellement éclairée par des lampes à huile, originaire de l'État du Kerala dans le Sud de l'Inde, et fixée il y a plus de cinq siècles à partir de formes traditionnelles comme le Krishnanattam et le Kutiyattam. Il est une combinaison spectaculaire de drame, de danse, de musique et de rituel. Les personnages, aux maquillages élaborés et aux costumes raffinés reconstituent des épisodes tirés des épopées hindoues, le Mahâbhârata, le Rāmāyana et de la vie de Krishna. Les formes et les couleurs du maquillage sont toutes codés, selon l'interprétation du personnage représenté sur scène (prince vertueux, personnage démoniaque, sexe, hiérarchie, qualité…).

Le travail de l'acteur de kathakali est très exigeant physiquement et il se maîtrise en employant les méthodes de concentration et d'énergie mises en œuvre dans l'entraînement du Kalarippayatt, l'art martial antique du Kerala. Les expressions du visage, les regards et les positions de mains ou mudras constituent une grande partie du jeu des acteurs.

Les maquillages, très complexes, sont réalisés à partir de pâtes de riz par des artistes spécialisés et leur élaboration demande plusieurs heures de travail avant la représentation.

Des heures de préparation pour arriver à ça :

Et ça dure plus de 3 heures non stop. Magnifique épreuve de concentration pour qui comprend. La nôtre a rendu l’âme au 3ème acte d’une pièce en quatre actes.

Nous finissons par reprendre la route, direction … le Sud ! Vous commenciez peut-être à en douter ;)

Et puis il y a l’eau. Dans tous les coins et recoins.

La mer azur lèche les croissants de sable chauffés par le soleil.

Et un immense et célèbre réseau de canaux et de lagunes sillonnent les terres du Kerala. Traversé d’un tissu vascularisé d’innombrables de cours d’eau sinueux qui forment les célèbres « backwaters », cet entrelacs de rivières s’étire sur 900 km au sein d’une luxuriante végétation tropicale.

ALLAPUZHA, LA VENISE DE l'INDE

Alappuzha, également connu sous le nom d'Alleppey, est une petite ville du Kerala souvent appelée la Venise de l'Inde en raison des canaux qui la relie au fameux backwaters Keralais. A cause d’un énorme tsunami, il y a des années de cela, l’intérieur des terres a été complètement inondé par l’eau de mer. Depuis, il reste ces vastes réseaux de communication fluviaux d’eau salée : les backwaters. Nous vous en disons davantage un peu plus bas.

Et coup du hasard, on retrouve une nouvelle fois nos copains d’Eco-logis ! On vous avait déjà parlé d’eux lors de notre précédent article sur Pollachi dans le Karnataka. Quelle bonne surprise, juste pour Noël !

NOEL AU TISON, PAS QU’AU GUIDON !

C’est Noël en France, au moment où nous écrivons ces lignes. Nous n’avons jamais autant que maintenant mesuré le décalage temporel entre nos vies ici et celles de nos familles. Nous sommes un peu perdu dans l’accordéon du temps, nous laissant emporter par le courant des jours, qui n’en finissent pas de s’allonger. Qu’est-ce que c’est bon la vie en plein air ! Et la sensation de sentir glisser les saisons l’une dans l’autre sur sa peau, et non pas en regardant la météo à la TV.

Un arbre à assiette !

Et oui pour petit rappel, on mange comme ça ici ;)

On roule, on traverse, on chante, on avance, sous le soleil exactement. Se diriger à la boussole à quelque chose de formidable, nous avons l'impression de vivre des moments où la pensée s'arrête, laissant place à la seule sensation. Nous avons découverts des villages isolés desservis par chemins de terre, où les gens ne circulent qu'à pied, ou en barque.

Avec nos amis, on ne résiste quand même pas à fêter Noël « comme si on était en France ». La dinde et ses marrons sont absents (surtout pour des végétariens !), le festin se fera autour de « gravy » (= plats en sauce) et de chappattis au sucre ! Un pot de chocolat à tartiner, pour ne pas citer la marque, dégoté dans un des rares supermarchés (ville touristique= supermarché), nous comble comme jamais un petit pot en verre n’avait pu le faire en France ! Comme quoi, l’étranger, on ne peut renier des valeurs sures …

C'est la fête ici !

Après cette pause de quelques jours, nous reprenons la route, toujours vers Kannyiakumari, pour aller voir de plus près ce que sont ces backwaters.

CE TOURISME DE MASSE

Sur l’eau vous voyez d’énorme house boat qui sont plusieurs milliers à sillonner les backwaters. Elles sont jolies ces maisons flottantes sur l'eau, avec chambres, cuisine, salle de bain et salle à manger pour « passer d’inoubliables moments sur les Backwaters ». Mais à quel prix : les groupes électrogènes pour l'air conditionné font des ravages pour la faune et la flore des canaux.

Parfois nous passons devant des complexes hightech, avec des batteries de 4x4 garés devant. Quelle intimité partage-t-on avec la nature dans des camps aménagés et suréquipés ? Quelle harmonie compose cette course au bétonnage avec l’environnement ? Où partent les eaux usées des sanitaires ? Si brûler son papier toilette n’est pas une évidence pour tout le monde, au moins utilisons des produits propres pour la vaisselle, les douches, et ramenons nos plastiques, bordel ! Les poubelles autour des lodges font la fête des singes, décorant la nature d’un patchwork coloré. Admettons que pour ses vacances, tout le monde n’a pas le souhait de dormir dans une hutte en bouse de buffle, de se déplacer en stop où en vélo, de manger toute la semaine la même chose en buvant de l’eau locale, et en se lavant accroupi devant une bassine… mais pour autant, tout le monde désir respecter la vraie vie vraie des autochtones. Alors à quel moment franchit-on la limite du respect, voire de la décence lorsqu’on s’émerveille de voir transférés ici nos conforts occidentaux, comme un grand lit avec une piscine en terrasse, avoir du choix sur la carte du restaurant, pouvoir payer par carte, disposer d’une plage « tranquille » (c’est-à-dire privée) sur les bords du fleuve, ou se faire servir un steak-frite au milieu de la jungle ?… Pourtant chacun fantasme l’Inde véritable, aventureuse, sauvage, « hors des sentiers battus » comme le plaisent à l’écrire les tours-opérators. On parle de tourisme responsable, on se met au « vert » pour soulager sa conscience d’occidental en vacances. Mais quand on n’est pas capable de se passer d’un frigo dans son 4×4, ou d’eau chaude pour une douche…

On est loin du vert de la jungle ...

LES BACKWATERS, labyrinthes aquatiques de l’Inde

« Nous glissons au fil de l’eau, tandis que le soleil décline derrière les palmiers. Nous oublions aisément le reste du monde… »

Imaginez un réseau de 1500 Km de canaux situé dans l’arrière-pays de la côte de Malabar, de voies navigables comme hors du temps. Une faune et une flore variée, des bateaux qui naviguent à faible allure, sur l’eau, faisant vibrer la surface pour lui donner un aspect de soie aux reflets bleus et gris-vert.

A l’origine, les Backwaters étaient de grandes étendues marécageuses nées de l’effet conjugué des vagues et des courants cotiers qui emprisonnèrent en leur embouchure l’eau des nombreuses rivières qui s'écoulaient des Ghâts, vaste chaine de montagnes. Sous l’égide des Anglais, les Backwaters furent progressivement domptés et transformés en un véritable réseau organisé de plus de 1 500 km de canaux, tantôt naturels tantôt creusés par l’homme, qui interconnectent les principaux grands lacs de la région aux principaux ports maritimes de la cotes et des différentes villes qui se sont développées à l'intérieur des terres.

Grace à des barrages dans certains endroits, l’eau salée de la mer d’Oman ne pénétre pas dans tout le réseau, l’eau douce est alors préservée, et utilisée à des fins d’irrigation. C’est également parce que le riz ne pousse que dans l’eau douce que ce système de barrages a été mis en place.

Pas de bus, que des bateaux. Pas de voiture, juste quelques vélos sur des kilomètres durant !

Un écosystème d’une richesse exceptionnelle

La présence d'eau en abondance fait des Backwaters une région particulièrement verdoyante qui abrite un écosystème fragile mais d'une richesse exceptionnelle.

Les voies d’eau saumâtre voient depuis plusieurs années une augmentation de la pollution par les produits agro-chimiques, les effluents industriels, les déchets et les eaux usées. Les crocodiles et de nombreuses espèces de poissons migrateurs ont déjà été victimes de cette pollution, et ne vivent plus dans les backwaters. On retrouve dans les eaux de ce réseau des crabes, grenouilles, mais aussi des martin-pêcheurs, des cormorans, des loutres ou des tortues. Des sanctuaires d'oiseaux sont nés afin de préserver la richesse de ce patrimoine. Dans de nombreux endroits, les plantes aquatiques meurent elles aussi en raison du manque de lumière et de la pollution, et cette source de nourriture pour de nombreux poissons devient rare.

Les backwaters sont intensément utilisés pour l’agriculture. Noix de coco, caoutchouc, riz et noix de cajou sont les principales cultures qui profitent de cette eau à disposition. De même, la pêche et l’élevage sont très importants à proximité. Ainsi, de nombreuses zones agricoles ont été obtenues en utilisant le même système qu’aux Pays-Bas. La terre se trouvant en dessous du niveau de la mer doit être constamment drainée. Pendant des siècles, les eaux stagnantes servirent de routes commerciales. Depuis plusieurs années, les backwaters deviennent une curiosité, et une destination touristique populaire, surtout pour les touristes étrangers. C’est ainsi que depuis Kollam, Alappuzha et même Kottayam, il est aisé de partir pour des excursions en bateau d’une heure. Des péniches permettent des voyages à un rythme plus tranquille, pendant plus jours.

CAP AU SUD

Ben oui, il parait qu’on y va au Sud. Qu’on va même y finir.

Finir par y arriver, arriver tout en bas de cette grosse presqu’île qu’est l’Inde, là où on va empaqueter les vélos pour remonter à vitesse grand V.

Alors après Allepey et ses backwaters, on continue de pédaler, la mer à droite, les terres à gauche, et nous tout droit.

Jusqu'à présent rien de surprenant. Les chaines sont complètement usées, les roues accusent les kilomètres, les rayons cassent un par un sur la roue arrière qui supporte le plus de sacoches…

Nous partons avec des gâteaux ou autre restes de biscuits bien rassurants ;-)

On ne sait jamais quel plat épicé on pourrait rencontrer sur la route ...

Comme dit Nathalie : « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se mange ».

Dans un magasin de câbles électriques pour notre ordinateur défectueux, une jolie fille de 23 ans, avec un anglais excellent a permis à Jérémie d’attendre en bonne compagnie (;-)) et d’entamer la conversation… Ils ont surtout parlé de son futur mariage. Elle se marie le 25 janvier. « Où as-tu rencontré ton futur mari ?» lui demande-t-il, devinant déjà la réponse : « Je ne l’ai pas encore rencontré. Mes parents l’ont choisi pour moi». Et les voilà qui partent dans une diatribe digne du punko-feminino-activiste le plus acharné contre les mariages forcés alors qu’elle voudrait être libre de choisir…

Des Indiens apportent des lits de rotin tressés et dorment à l'ombre de manguiers, flamboyants et autre bougainvilliers. Arbres grandioses ornés d’or et de rouge, qui rappellent à Jérémie l’Afrique équatoriale. Leur monumentale voute protectrice procure une ombre épaisse aux taxis, vaches, gargotes, et cyclotouristes.

Une tripotée d’enfants à moitie nus, les cheveux ébouriffés accourent en hurlant.

Dans un restaurant, un couple d’anglais est à coté de nous. Nous leur expliquons pourquoi nous sommes là. Le cocktail à la fois absurde et grandiose a toujours séduit les britanniques…

Et puis bonne nouvelle pour nous, on ne filtre plus l'eau ! 20min de gagnées tous les matins, 2k de moins à se porter toute la journée, on serait presque prit pour des locaux …

Il est 11h. Mini-pause pour croquer une banane ou des biscuits, et échanger deux trois mots : « pas facile ce matin » ou « vent de ***** » ou « 50 autres kilomètres et il y a une intersection » ou encore « pourquoi c’est pas toujours comme ça ? »

Nous arrivons dans un petit restaurant logiquement occupées par des cuisiniers qui nous attendent armés de brochettes. Serait-ce nous le festin ?

On hésite à s'arrêter manger là, ya une super offre à midi !

Mais c’est vrai qu’à l’intérieur, ça donne moins envie … Ici les feuilles de bananiers ont été remplacées par du plastique qui est conscieusement jeté dans une poubelle, qui elle-même est par contre déversé juste derrière le « resto ».

Cap au sud, et cap dans les bouchons !

Comme très souvent, les bus se croient tout permis et foncent … dans le tas. Et des fois, ça passe pas !

Alors, ça coince :

Et ça bouchonne …

Loin.
Très loin.

Qu’il fait bon être en vélo !

Bon sauf quand on tombe … d’ailleurs le bobo de Nathalie a du mal à guérir par ses temps humides !

Opération « sauvetage » ! Il commence sérieusement à montrer des signes de faiblesse…

La piste en terre rouge traverse une profonde cocoteraie qui borde le littoral. On côtoie aussi rizières et palmiers.

Encore un rayon qui casse qui nous impose une pause rapide et nous permet d’améliorer encore notre connaissance de la mécanique du vélo (hum hum), en confiant ceci a un petit réparateur du coin ! Réparation sommaire en se lançant, « on fera mieux ce soir », et nouveau départ !

Les plages ourlées de palmiers et rafraichis par la brise.

L’esprit de la mer d’Oman est à son zénith et nous nous laissons rapidement emporter par l’ambiance paisible et bon enfant : la chaleur et l'humidité constante, les plages qui se transforment au gré des grandes marées, les paysages verdoyants et les pécheurs en boutre toujours actifs sur le bord de mer...

Au hasard d’un chemin, nous croisons un gars qui prend soin de son éléphant. C’est qu’il y a un parade de prévu demain, alors il faut qu’ça brille !

Il a l’air d’apprécier ;)

Il s’en arrose même le derrière !

En voilà une justement de parade ! Des néléphants, des joueurs de tambours, des gros lions qui font peur aux enfants, et des grosses poupées de dieux qui racontent encore des histoires à se couper les cheveux en quatre !

Le Kerala nous a touchés par ses paysages éclatants, sa nature originelle et surtout par ses habitants toujours bienveillants a notre égard qui ont su conserver une sincérité et une spontanéité dans les relations qui appellent à une profonde admiration.

Nos pieds pédalent, nos esprits vagabondent …

QUELQUES REFLEXIONS DE BORD DE MER

En quelque mois, les plats qu'on trouvait forts au début deviennent des saveurs plus habituelles. Et chaque état à ses spécialités...

Les goûts et les couleurs, tout comme la lumière, l'architecture, les langues locales, les visages des habitants sont d'une richesse folle.

Ce qui nous reste de plus marquant, c'est la rue, les marchés, les bancs sur lesquels on boit un tchaï au milieu d'inconnus avec qui peut-être on commencera à discuter...

Prendre le temps d'observer, d'écouter, de sentir, de se laisser glisser doucement dans le ici et maintenant, et ce temps permet les rencontres avec les gens qui sont là aussi, mais dans une temporalité qui n'est pas celle du voyage mais celle du quotidien.

L’Inde est le pays de l’imprévisible. Tout peut arriver, le pire comme le meilleur à un rythme intenable. Manquer à un cheveu de se faire renverser par un gros camion qui n’en a que faire de notre petite âme de cycliste ou se faire accompagner pendant plusieurs kilomètres pour nous montrer notre chemin.

Et l’Inde inspire autant qu’elle peut dépasser. Et elle nous révolte quand elle nous offre invariablement ces brochettes de gamins pouilleux dont elle ne sait que faire, qui errent les pieds dans la poussière, l’avenir très incertain, et nous séduit quand elle nous montre ses plus beaux paysages agrémentées d’une générosité et d’une hospitalité sans mesure.D’une formidable richesse et diversité, nous goutons aux plaisirs culinaires du sud, comme les idlis (gâteaux de riz fermentés) et les dosas (grandes galettes croustillantes).

Aparté pour les CTT (Cyclistes Tout Terrain)

On ne croit pas vous avoir parlé du style de conduite à l’indienne.

Elle est vraiment passionnante, vous allez voir. On rigole bien sur, car on vous en met une couche à chaque article, et c’est pas l’envie qui nous manque de le faire une fois de plus TELLEMENT QU’ON EN A MARRE !!!!! Surtout du bruit…. C’est à croire que lorsque l’on met le contact sur une voiture Indienne c’est le klaxon qui se met en marche. Dans le quotidien du cycliste cela signifie rouler toute la journée au milieu d’un son strident des plus désagréables et enchaîner les nuits blanches (parce que les nuits, rappelez-vous, ya les chiens qui prennent le relais ou se rajoute au bordel ambiant suivant dans quelle lune on est). De jour comme de nuit, ça ne cesse pas une seule seconde. En lien direct avec le bruit qui en découle, les routes sont saturées de véhicules. En ville, même à vélo, on n’échappe pas aux embouteillages. Il n’est pas rare que les voitures montent sur le trottoir pour passer, incitant les piétons à descendre sur la route, et rapidement tout est bloqué.

Le code de la route est inexistant : on passe là où il y a de la place, le contre-sens n’a rien d’anormal et les signalisations sont bien évidement non respectés même en présence de la police (ils peuvent nous indiquer de passer par un sens interdit par exemple). Si s’attaquer au désordre Indien avec un vélo peu paraître risqué au premier abord, nous nous sommes néanmoins (ho, laissez mon nez tranquille) vite senti en confiance. En effet, la vitesse de croisière est de l’ordre de 30 à 40 Km/h en ville, ce qui n’est pas excessif. De plus, ils ont appris à rouler dans ces conditions et maîtrisent plutôt bien la situation. Super rassurant non ? L’inconvénient c’est qu’il faut être attentif en permanence car il en arrive de partout, à la ville comme à la campagne.

Comme Jérémie un peu plus tôt, il serait peut-être temps de le changer, non ?

HINDOUS 1 – 1 CONDUITE

Par équité avec le style de conduite, on ne pouvait pas ne pas vous remettre une couche sur l'Hindouisme. On croise presque autant de chauffard que de temples, c'est dire.

Cette semaine, on visite plein de temples hindous car c’est la fête partout. Ils brûlent des papiers journaux, donnent des bouteilles (plastiques) d'huile (de moteur) en offrande, et quand ça leur prend, cassent une noix de coco par terre (si, si, c'est religieux, alors on ne se moque pas !).

Sur des enceintes pourries, ils diffusent un chant mélodieux, subtilement et harmonieusement interprété, des kilomètres durant grâce à ces enceintes dont les qualités acoustiques restent somme toute discutables. Les voix des grands-mères se mélangent à celle des enfants, on ne saurait plus distinguer à qui la voix la nasillarde, à qui celle qui chante à la tierce mineure augmentée, ou à qui se fait un gargarisme. Et tellement fort que même le mp3 dans nos oreilles n'est plus assez puissant pour couvrir.

On continue notre petit bonhomme de chemin jusqu'à la prochaine accalmie.

D’autres fois, on est plus chanceux et on tombe sur des purs virtuoses. Les mamies ont dues être mises à l’écart …

En Inde il y a de nombreux « bassin sacré » de forme carrée de 150 mètres de côté. L’accès à ce bassin s’effectue par quatre entrées qui symbolisent son ouverture à tous les peuples et toutes les croyances. Nous assistons et participons au rituel de l’ablution. En sanskrit il n’y a pas de mots distincts pour l’action physique et l’action rituelle. En Inde, toute action est «rituelle ». L’existence n’a pas séparation entre les activités sacrées et les profanes. Il existe un rituel du bain, du repas, de la salutation, de l’amour, de la marche, du matin, du midi, du soir. Il y a une manière rituelle de respirer, de se vêtir… et ainsi de suite pour tous les évènements et âges de la vie. Toutes les actions sont des formes de culte, accomplies avec calme, modération, ordre et précision.

Alors on s’assoit et on regarde.

Selon l’idéologie Hindou, manger de la viande c’est manger du cadavre, une coutume dégoutante réservée aux basses castes et aux touristes. Ne mangeant pas de viande ni Nathalie ni Jérémie, nous gagnons un point dans leur respect vis-à-vis de nous. Ca nous fait « 1 ».

Les fêtes dans l’Inde du sud sont incroyablement nombreuses et variées. De gigantesques célébrations avec cortèges d’éléphants, jusqu’aux modestes fêtes des récoltes où l’on honore une divinité locale. Nous sommes ici à Varkala.

Semaine sainte oblige, la ville grouille de pauvres êtres à demi-nus, qui accomplissent un balai de va-et-vient inévitable et sordide. Sur le sol scintillant de je ne sais quel liquide, des files de corps sont étendus. Là, par terre, au bord de la rue, à nos pieds. Allongés, certains continuent à mendier, la main tendue. D’autres sont apparemment en famille, enveloppés dans les mêmes charpies, et attendent l’aumône.

Certains sont visiblement atteints de la maladie de Cochin, qui rend un membre monstrueusement dilaté. Tout le long de la rue, il y a cette assemblée pitoyable.

Et pour ceux qui ont du mal à avoir des enfants, un arbre à poupées pour prier ...

Ah et ils se sont donnés le mot, « Et si on s'habillait tous en jaune pour ce festival (comprendre célébration sur plusieurs jours) ? »

Ambedkar (critique virulent du système des castes et principal rédacteur de la constitution de l’Inde) est même parmi nous :

QUE CALOR !

Un méchant soleil nous assomme, et l’air moite colle à la peau. Au bout d’une demi-heure de vélo, nous sommes déjà trempés.

Dans la rue, les armées de dormeurs ne squattent pas encore le trottoir, il fait trop chaud. Ils attendent la tombée de la nuit pour réserver leur quartier.

On souffre fréquemment d’insolations. Le thermomètre dépasse presque tous les jours 40 degrés ! On pensait en avoir fini avec ces températures après celles vécues dans le Rajasthan, près du désert du Thar. La chaleur en était presque plus supportable car sèche et non vaporeuse …

Pour soulager notre température corporelle, les dieux nous font grâce de pluies nocturnes … ce qui rafraîchit les matinées et accentue la merveille du petit monde qui s’active dès 4h30 :

les poules grattent le sol d’un geste ancestral, les vieillards balayent inlassablement les chemins de terre, les plus jeunes vont au puits, les hommes aux champs et la marmaille en uniforme court en direction de l’école.

La routine Indienne.

L’INDE, PAYS DES RAPPORTS DE FORCE

Nous haïssons ceux qui marchent sur les autres. Pour leur plaisir. Juste pour obtenir d’avantage de confort. C’est ignoble. Les Indiens ont un sens aigue du rapport de forces dans leurs relations interpersonnelles. L’image selon laquelle ils sont pétris de non-violence et de pacifisme zen est en Inde plus que partout ailleurs galvaudée. Nous ne comptons plus les pugilats publique ou les violences de parents à enfants où nous avons étés spectateurs. Se préserver, fuir, ne rien voir. Nous passons sans vouloir voir, on n’a rien vu.

A vous, spectateurs, qui avez l’image mais pas les odeurs, nous regrettons de ne pouvoir partager avec vous le délicieux fumet typiquement Indien qui se dégage de ces toilettes.

La lumière est celle des tubes fluorescents. Il n’y a pas d’aérations, et les pales du ventilateur brassent de l’air chaud, renfermé et humide. L’eau suinte le long des murs totalement moisis.

C’est ce qu’on appelle une guest house populaire. A peu près la seule existante de ce patelin. Et comme la nuit tombe, il faut bien dormir quelque part ….

La propreté des draps laissent aussi désirer … alors même s’il fait chaud, le duvet fera protection !

Ca fait longtemps que l’on n’a pas pu replanter la tente. Trop de monde partout. Et trop grand besoin de se retrouver au pseudo calme. L’Inde commence doucement mais surement à nous taper sur les nerfs.

Dans un daba

Deux clients assis dans un coin fument un shilom devant une télévision assourdissante. Les yeux sont plantés sur une énième série débile, mélange entre la bible, du carton-pâte, les costumes de Thierry la Fronde et les effets spéciaux de Star Trek. Un vieux cuisinier dépose à notre attention deux écuelles remplies d’un thali épicé, deux galettes et un lassi amer que nous partageons en silence. On en a marre des thalis et des plats trop épicés. C'est à danser dans la rue façon bollywood tellement ça arrache (on s’est retenu au dernier moment, quand même). Les gourmands que nous sommes préfèrent jeter leur dévolu sur la « chapati suzette », ou la « chapati au Nutella », un régal pour nos papilles occidentales sous les yeux interloqués d’Indiens qui n’imaginent pas manger la galette ainsi.

Violences physiques, sonores, gustatives, olfactives, tous les sens sont en exergue.

De quoi rendre fou … si l’on ne l’est pas déjà.

CETTE CURIOSITE INDIENNE QUI NOUS DECONCERTE…

Il faut savoir que la curiosité de l’indien est pudique et statique.

Notre arrivée déclenche toujours des attroupements formidables. Ici, les rassemblements sont Dantesques. Dévisagés des heures durant, à quelques centimètres de nos visages crasseux, sans un mot, sans un cillement, sans un mouvement, les traits parfaitement figés, sans la moindre expression qui puisse trahir une pensée.

L’indien qui nous fixe possède au fond de l’œil l’éclat d’une statue séchée, bille blanche incrustée dans la peau noire.

Quelques faits divers vaudront mieux que de longs discours :

On s’arrête acheter des bananes, une vingtaine de personnes se collent à nous sans expression aucune. Nous faisons 100 mètres pour acheter des oranges, ce sont les vingt mêmes qui reviennent se coller à nous. Et c’est comme cela à chaque arrêt. Les « hello », « Namasté » ou sourires de notre part ne déclenchent aucune réaction.

On s’assoie dans un champ ou un endroit vide pour manger tranquille. Une première personne s’arrête sur le bord de la route et nous fixe, puis une seconde la rejoint, une troisième… et ainsi de suite.

Un motard se met à notre hauteur et nous suit sans un mot, nous fixant autant que possible sur quelque kilomètre. Nous semblons le captiver, tout en leur faisant peur. Un sentiment d'attraction/répulsion réciproque.

De la curiosité à l'état pur.

Heureusement pour nous, on nous avait tellement prévenus à l'avance de comportement qu'on s'attendaient à pire. Ils ne savent juste pas comment nous aborder. Quelques fois, l'attrait pour la mécanique du vélo permet de nouer des liens ...

En parlant de banane, Jérémie aime beaucoup les oranges !

BAIN DE FOULE : un Indien vaut mieux que 2 tu l'auras

Les pécheurs oscultent nos vélos.

Des dizaines, PLUSIEURS DIZAINES de pécheurs nous observent. Les plus téméraires ne se soucient pas de notre présence et examinent « concrètement » nos vélos : tâtent les sacoches et la mécanique, parfois avec force pour vérifier si tout tient. Ce comportement qui nous force à être vigilent car nous devons en permanence surveiller notre attirail des mains baladeuses, a aussi le don de nous stresser, et de nous énerver un peu. Mais là c’est plutôt cool.

Et puis on préfère ça aux statues qui nous scrutent.

Nous apprenons à nous montrer ferme, mais avec le sourire.

Personne ne crie ni n’est excité, ils veulent simplement nous VOIR. Et encore plus toucher nos vélos. Ces derniers sont définitivement la grande attraction : ici les vélos sont des plus basiques et sans vitesse. Notre dérailleur est l’objet de toutes les attentions, ils s’extasient sur le nombre de nos vitesses (27!!), émettent des suppositions sur la fonction de notre compteur, apprécient les freins, font le chemin des cables avec le doigt pour tout comprendre, restent septiques devant notre selle en cuire et surtout surtout, ils touchent à TOUT!! 10 paires de mains palpent toutes les parties de nos vélos! Face à ces bains de foule, il faut surtout rester zen et au final cela nous amuse plus qu’autre chose.

Une discussion semble démarrer dans un coin. Nous comprenons qu’elle repose sur le questionnement de l’un d’eux : « Ou donc est le moteur » ?

En effet, notre gros klaxon nous hisse au rang des véhicules motorisés. Le combustible est facile à localiser, c’est une des bouteilles fixée au cadre. Simple et logique, les pédales c’est un kit de démarrage. Ou alors les manettes sont un démarreur électrique, car des câbles partent vers un moteur potentiel.

Lorsque nous repartons, sans démarrer de moteur, nous balayons comme un château de carte leurs croyances. Il s’agissait donc bien de vélos ! Ou alors de motos de nouvelle génération technologique, au moteur silencieux fonctionnant avec de l'eau … mais notre hindi n’est pas encore assez performant pour avancer la discussion jusque là.

L’ISLAM DANS LE KERALA

Contrairement à ce qui s'est passé en Inde du Nord, l'arrivée au Kerala de populations musulmanes ne s'est pas faite par des conquêtes militaires, mais par l'apport progressif de commerçants. En effet, dès le VIIe siècle des marchands musulmans installent des comptoirs sur la côte kéralaise, s'y établissent et se marient à des femmes dravidiennes.

Des colonnades de cocotiers étendent ici encore une trame uniforme sur le paysage. La transition est amusante car les villages côtiers sont peuplés de minarets et les bas-côtés de la route de femmes voilées et d’hommes barbus.

Semaine de cérémonies, on croise à nouveau un temple en pleine effervescence !

DES NOIX DE COCO et aussi de cocos…

Une chose qui sépare le Kérala du reste de l'Inde (peut-être que le Bengal Ouest peut partager cette caractéristique) est que les gens y sont politiquement très actifs. Le Kerala a la particularité d'avoir élu démocratiquement en 1957 un gouvernement communiste marxiste, des faucilles et des marteaux recouvrent souvent les murs. L'État a la réputation d'être un des plus à gauche (et au sud, ndlr) du pays, et ses syndicats feraient rougir leurs homologues anglais et français. Ses citoyens sont très impliqués dans la vie politique et leur participation est bien plus importante que dans le reste du pays. Nous le voyons aux pancartes et affiches sur les murs, dont certaines ont un arrière gout révolutionnaire.

La forte influence du marxisme au Kérala a pour conséquence une majorité considérable d'athées. Indépendants de la religion, les tensions communautaires et sectaires sont dès lors moindres comparativement aux autres régions d'Inde

Il s’agit tout de même d’un communisme « à l’Indienne » qui se mélange parfaitement aux idéaux libéraux de l'Inde.

Selle le moment de vous souhaiter… BANANIER !

On rêvait de tartiflette, de fondue au fromage, de feu dans la cheminée, de grande tablée avec les copains, de grosses plâtrées à s'en défaire le 1er bouton du pantalon préparées et mijotées des semaines à l'avance ...

Ce repas de réveillon là, on se le réserve pour l'année prochaine et les années suivantes, faut pas rigoler, la nourriture, c'est sacré. Celui de cette année n'aura rien eu avoir avec ça. Vu qu'on ne savait pas où on allait finir le soir, on s'est dit qu'on aller se faire le festin en préventif ! Nous étions depuis la veille dans une ville sainte et touristique. Celle-là cumulait les deux atouts synonymes de restaurants pour occidentaux avec des hamburgers qui ont le goût d'hamburger fait maison, de momos dignes de ceux des tibétains, de pâtes aux champignons, de desserts au chocolat, .. bref de quoi remplir deux estomacs en manque de nourriture non épicée et pourtant si goûtue …

Hésitation...

On reste là jusqu'à midi pour profiter d'un repas de plus ? Jusqu'à demain matin et faire le réveillon ici ???

L'attrait du Sud est plus fort. On décide finalement de couper la poire en deux et de se remplir la panse le midi, on sait jamais ce que l'avenir nous prépare.

On roule, on roule.

Happy New Year, Happy New Year !!!

De partout sur la route, les gens sont en effervescence. Chaque petit village à son mur d'enceintes qui crachent des remix de musique indienne accompagnée de BoumBoum modernes.

Le nouvel an, ça se fête ici !

Bientôt la nuit et toujours pas d'hôtels ni de restaurants qui pointent son nez.

Pas possible ici. Tout complet. Réservé pour la soirée.

Peut-être que finalement on aurait du écouter un peu plus notre ventre et rester une demi-journée de plus là où on était …

Enfin, nous arrivons à Thrivandrum, grosse ville où nous reviendront dans quelque jour pour prendre l'avion. La partie « Nathalie et Jérémie vous montrent comment c'est génial l'Inde à vélo » sera alors finie. Nos beaux porteurs se verront alors enfermer dans de vulgaires cartons de 2ème main.

Aux abords de la ville, un hôtel modeste retient notre attention et nous voilà partis pour notre repas de réveillon.

Au menu : une bouillie de légumes midle spicy avec des chapatis au goût de carton, une télé à fond dans un coin de la pièce. Basique en somme.

Sur les trois jours de fête de notre voyage, à compter l'anniversaire de Nathalie, Noël et le Réveillon du nouvel an, on aura réussi à en honorer un dignement avec des amis, un autre sauvé par la bonne étoile du voyageur qui nous a mis sur le chemin d'une famille au cœur sur la main (2ème article mis en ligne), et un anticipé ! Pas mal !

Tellement anticipé, qu’on vous avez fait les photos la veille ;)

Le record du voyage : à 6 dessus !!

Alors là, on n’a pas compris … un arbre saint ? Une vente de cagette ??

Quand on lui demande son âge, son patron répond 16 ans. Quand on essaye de lui demander sans son patron à côté de lui, il répond 11 … peut-être 14 est-il son âge réel ?? Dur de savoir … mais il a l’air bien jeune pour déjà travailler …

Le surlendemain nous arrivons à Kanyakumari.... Quelle joie ! Les derniers kilomètres sont chargés d'émotion. Quel parcours ! Que de souvenirs, de gens rencontrés, de paysages traversés, de chappattis mangées... Il fait de surcroit un soleil radieux, qui filtre jusque dans nos cœurs.

LE CAP COMORIN, LA FIN DU MONDE, mer promise …

A l’extrême sud, Kanyakumari est l’ultime cap qu’aucune terre ne sépare du pôle sud. Ici se rencontrent la mer d’Oman, le Golfe du Bengale et l’océan Indien. Et nous. On arrive enfin au bout de cette pointe, devant un horizon ambré par le couchant, point final du vieux continent. C’est la fin du parcours. 5 500km au compteur (qui a failli tomber l'eau au moment de l'ultime photo, soit dit en passant)

Semaine de pèlerinage oblige, la plage est en effervescence, bondée de gens qui nous observent. Une personne nous demande d’où nous venons et de proche en proche toute la plage ou presque est au courant. Une ovation s’élève (on se croirait dans un Bollywood) lorsque nous soulevons nos vélos. Les gens veulent même se prendre en photo avec nous.

Cette plage est très banale, surtout qu'elle est remplie de bloc de caillou et non de sable comme on pensait. Mais en cet instant tant de fois imaginé, l’océan nous semble être le plus beau, le plus majestueux, le plus spectaculaire qu’il ne l’est en réalité. Nous sommes là tous les trois, l’Océan et nous, et c’est tout ce qui compte.

Et ici on peut voir autant le coucher de soleil que son lever le lendemain matin (et non en même temps …). Sur la même plage ! La class quand même !

Il nous aura fallu 5 mois et demi de pédalage pour flirter avec les cieux dans l’Himalaya et ses cols à 5000, retrouver les rizières du Punjab, puis les terres arides du Rajasthan, poursuivre dans le Gujarat, se débattre dans la conurbation de Mumbai, longer la côte du Karnataka jusqu’à Goa, s’enfoncer dans les terres du Karnataka, gravir les Ghâts occidentaux du Kerala, avant de s’échouer au Cap Comorin.

C’est là, après avoir poussé sur les pédales durant 5 500 km, que nous arrêtons.

On souffle quelques pensées entre les deux mers et l’océan, et on se retourne (la larme à l’œil) vers nos vélos et vers cette Inde qui nous a accueillis, nourrie, logée, embrassée, comme le ferait une mère.

Comme nous, un père et son fils sont venus assister au crépuscule de la nature. Moment de complicité inoubliable entre des étrangers, liés face à la grandeur de ce qui nous entoure.

Nous restons quelques jours pour profiter du cap et de ses ruelles et trottoirs … remplis dès que la nuit tombe :

Le pèlerinage ramène mendiants et fidèles.

CHANCE OU MALCHANCE ?

Le matin du dernier jour, l’objectif de la camera de Jérémie se casse. Malgré nos efforts pour lui redonner un souffle de vie rien n’y fait, et nous devons nous résoudre à ne plus faire de vidéos ou de photos après 5 mois de bons et loyaux services. Le soir même, l’appareil photo de Nathalie rend l’âme après avoir prit comme ultime photo celle où nous posons fièrement au sommet de rocher !!! Pas l’avant dernière, la DERNIERE EXACTEMENT !!!! On peut dire qu'on a eu chaud !!! (C’est peu dire, il fait 35 à l'ombre ...) Nous ne serions dire si nous devons maudire les dieux, ou remercier la bonne étoile du voyageur d’avoir tenu le coup jusqu'à ce moment!

NOTRE VOYAGE EN CHIFFRES

Dur dur de résumer notre périple juste en quelques chiffres, mais pour les amateurs de statistiques, nous avons fait un effort!

  • 5 500 Km (à la louche)
  • 176 jours à se la couler douce
  • 9 états
  • Altitude Maxi : 5073 m | Altitude Mini : 0 m
  • Dénivelé total du parcours : 31443 m
  • Nombre d'engueulades: est-ce que ça vous regarde ?
  • Jérémie 2 vomi - Nathalie 2 diarrhées: égalité, balle au centre
  • Distance journalière la plus courte: 14 km dans le Karnataka
  • Distance journalière la plus longue: 104 Km dans le Rajasthan
  • 2 crevaisons chacun
  • 5 rayons cassés pour Jérémie autour du 4 000 ième Km
  • 4 belles chutes (100% Nathalie)
  • 1 200 mêtres de dénivelés positifs pour rejoindre Ooty
  • Deux lots de freins consommés
  • 11 litres d'eau, 6 tchais et 75 cl de Sprite bu en 1 seul jour où il faisait 42 degrés, dans le désert du Thar.
  • Environ 600 bananes ingurgitées, à peu près 2 par jour et par personne
  • 200 nouveaux "amis" Facebook

Voilà le profil des altitudes de notre voyage :

RETOUR EN ARRIERE, 6 mois en trois jours…

Nous passons trois jours en marche arrière en train et en avion pour regagner Delhi, quelque 5 000 Km au nord. Nous mettons nos vélos dans des boites avec la même tristesse et la même culpabilité quei si c’était un chien dans une caisse ou un cheval dans une remorque.

Bonne chance, l’appareil de Nathalie décide que finalement il veut bien reprendre des photos !

Dans la gare, des porteurs agressifs marchandent leurs services avec des passagers que seul le fait de décharger famille et bagages rendent déjà hystérique. Des gamins des rues en haillon jettent des « chai, chai » tandis que des hauts-parleurs crachotants annoncent des messages indéchiffrables. Nos vélos nous manquent déjà.

Nous redevenons à ce moment précis des « touristes », limités par les axes routiers bus et trains. Nous sommes sans compagnons pour nous soulager du poids des sacs nos postérieurs et nos rêves d’horizon…

Les femmes sont sauvées ! C’est formellement interdit de les harceler. Si seulement…

Nous gardons de l'Inde l'image d'une juxtaposition de contrastes.

Le bruit et la fureur des villes, la chaleur et la poussière, le désordre, la saleté, la laideur... mais surtout la majesté de l'Himalaya, l’ivresse du désert, la beauté sereine des paysages tropicaux, l‘hospitalité merveilleuse des Indiens...

La dureté des choses de la vie, la lutte quotidienne des gens pauvre qui survivent, le sort des femmes, celui des intouchables... Mais aussi la ferveur des gens simples, leur amour des enfants, le sourire des hommes...

Le prochain reportage sera avec nos parents, qui après 6 mois de séparation nous ont rejoint pour deux semaines de visite autour de Delhi. Au programme : Jaipur, Taj Mahal, Temples, Bénarès… ET FROMAGE !

A la prochaine donc !

N + J, le voyage, vecteur d'épanouissement personnel et collectif… Pratiqué avec l'ouverture d'esprit nécessaire, il constitue un facteur irremplaçable d'auto-éducation personnel, de tolérance mutuelle, et d'apprentissage des différences légitimes entre peuple, culture, diversité…

en bas !

9 Responses

  1. Patricia
    Patricia at |

    Magnifique voyage! Respect! Merci de m’avoir emmenée dans vos sacoches, à la découverte d’un autre monde et d’un autre peuple, d’autres cultures….. que de richesses! Humblement merci! Bon retour

    Reply
  2. isabelle
    isabelle at |

    Bravo à vous pour ce périple mouvementé, bravo pour vos magnifiques dessins , photos et commentaires. C’est toujours un plaisir à lire.
    Bon retour parmi nous.

    Reply
  3. Pauline
    Pauline at |

    Merci, merci et encore merci pour toutes ces images, ces reflexions, ces couleurs, cette chaleur… Vous êtes beaux.

    Reply
  4. sebastien
    sebastien at |

    bonjour,
    avec un peu de retard on decouvre vos blogs
    tres chouette, tres bien ecrit …. et quelle chance d ‘avoir un talent artistique. Cela doit apporte une richesse fabuleuse a votre voyage et a vos rencontres
    bon retour enfin plutot bonne continuation car ceci n est qu une nouvelle etape !
    amicalement

    Reply
  5. Bruno
    Bruno at |

    Bonjour,

    Merci pour ce partage à travers vos pensées, dessins et photographies.
    Je vous adresse un message d’encouragement et qui sait peut-être une rencontre sur les routes du Monde. Je vous ai découvert tout à fait par hasard dans Carnets d’Aventures il y a déjà 5 ans.
    Bon voyage

    http://reve.de.voyage.pagesperso-orange.fr/

    Reply
  6. Jacques
    Jacques at |

    Merci beaucoup pour ce superbe reportage et toute cette bonne humeur, malgré des circonstances parfois un peu difficiles.
    J’ai trouvé qu’au fil du temps vous vous embellissez. Bizarre. Normalement avec tous ces kilomètres, vous devriez vous fatiguer et donc plutôt vous friper.
    Au fait, et le prochain …

    Reply
  7. Les Cyclomigrateurs
    Les Cyclomigrateurs at |

    Eh bien voila, on vous lit depuis la plage de Varkala et on retrouve l’Inde telle que vous l’avez décrite.
    Sauf qu’on n’a pas pu la parcourir en vélo, malgré notre projet initial (cf. http://cyclomigrateurs.fr). Mais vous nous (dé)montrez que, non seulement c’est possible, mais ça fait envie. A pieds avec les sacs à dos, c’est néanmoins déjà une approche de ce pays incroyable, le seul regret sera de devoir le quitter.

    On a pris un grand plaisir à vous lire, on apprécie la qualité des récits et l’humour qui va avec. Mais il en faut de l’humour, pour apprécier toute sorte de situations, n’est-ce pas ?

    Maintenant, on file à Madagascar, toujours piétons. Pas évident à vélo ? Faut voir, on en a rencontrés qui l’ont fait en en sont ravis. Ca ne vous tente pas ?

    Irène & Joël

    Reply
  8. Audrey
    Audrey at |

    bonjour
    vous m’avez déjà fait voyagé avant même de partir 🙂
    Bravo pour votre récit, avec humour et belles photos à la clé.
    Juste une question: je ne trouve pas votre récit sur Pollachi…. pourriez-vous m’indiquer où le trouver? Je vais en Inde en juin. Des amis indiens n’arrêtent pas de me parler de Pollachi (!?), et j’aimerais en savoir un peu plus sur ce qu’il y a à voir, faire… Si vous y êtes donc allés, je suis preneuse de toute info 🙂

    merci
    Audrey

    Reply
  9. gallo
    gallo at |

    quel plaisir que d accompagner vos decouvertes…..sans eforts.ni violence

    Reply

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